Cet article fut écrit en mars 2013.
En ce mois de Juillet 2017, je constate qu'il n'a rien perdu de son actualité.
Je persiste donc et je signe ! J'aurais aimé ne pas avoir à le faire.
L'équilibre budgétaire est nécessaire mais pas au prix d'absurdités
Nous vivons une sale période.
Ne dépenser que ce que l'on gagne vraiment fut la règle au début de la V ème République.
Nous pouvions même nous enrichir en prêtant à d'autre pays...
Cela fait plus de 30 ans que nous avons abandonné ces rivages financiers qui, maintenant, paraissent dorés.
Le Mercredi 13 Mars 2013, la commission de la Défense Nationale du Sénat a voulu alerter la presse sur les risques qui pesaient sur notre Armée au niveau de son financement.
Cela fut relayé le jour-même par Jean Guisnel (Le Point) et Jean-Marc Tanguy (le mamouth).
N'étant pas dans le secret des Dieux, je ne sais pas si l'hypothèse, dite Z, qui a été présentée, est sérieuse ou s'il s'agit seulement d'un moyen de pression sur les divers acteurs en présence.
Toujours est-il que les hypothèses agitées (arrêt du Rafale, vente du PA Charles De Gaulle, réduction drastique de tous les moyens humains et matériels) par les gens du Ministère du Budget et des Finances relèvent - pour moi, simple citoyen - des pires actions possibles contre notre Nation (donc de la trahison !).
Les gens de Bercy sont souvent brillants intellectuellement, mais leur scénario actuel déboucherait sur un chaos tel que notre pays ne s'en relèverait jamais.
En ce 19 Juillet 2017, le Général Pierre de Villiers a démissionné, victime des technocrates de Bercy.
Depuis que je sais lire, le Canard Enchaîné (journal anarchiste ayant pour vocation la désintégration de notre République) éructe sur des "affaires" de très petite ampleur, donc sans aucun intérêt pour les citoyens.
Pendant ce temps, notre défense est attaquée de l'intérieur.
Dans le même moment, certains technocrates hyper favorisés ont détourné des milliards d'euros. Et Bercy les laisse tranquilles.
C'est sidérant.
Des conséquences industrielles, économiques, sociales et politiques incalculables
Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que le chômage augmenterait très brutalement.Les militaires seraient jetés à la rue (ce qui commence déjà ).
Bien sûr, privés de marchés nationaux, nos industries de pointes s'effondreraient définitivement.
Voilà qui ferait tout à fait plaisir aux industriels Américains, Britanniques, Israéliens, Russes et Chinois qui rafleraient les bribes de marchés que nous avions pu conserver jusqu'à maintenant.
Un enfant de 4 ans le comprendrait sans aucun doute (comme n'aurait pas manqué de le dire Groucho Marx).
Mais peut-être que nos technocrates de Bercy, arrogants et sûrs de leur intelligence, ne sont pas aptes à sortir de leur tour d'ivoire bien protégée.
Nous serions alors obligés d'acheter nos armes à des pays vendeurs qui nous les vendraient à leurs conditions de prix et d'emploi.
Dans les années 60, le gouvernement travailliste de Mr Harold Wilson, en bloquant le bombardier nucléaire BAC TSR2, a ainsi détruit la part inventive de l'industrie aéronautique Britannique, l'inféodant définitivement aux USA.
D'un autre côté, l'unité de notre pays serait brisée car l'Armée Française fait partie intégrante de l'âme de notre pays.
Autrement dit, notre indépendance n'existerait plus du tout.
L'hypothèse Z, si je l'ai bien comprise, revenait à transformer notre armée en une grande gendarmerie territoriale sans guère de moyen.
OK, une candidate à l'élection présidentielle de 2007, venue du pays des bisounours (la Norvège où, un franc-tireur fit la démonstration qu'il pouvait tirer sur des gamins pendant 2 heures sans être interrompu par personne).
Elle qui voulait déjà supprimer la parade militaire du 14 Juillet, eut été satisfaite.
Pour les autres, il ne serait dès lors plus question de s'indigner, mais de résister.
Faire plus de guerres sans budget de défense ? De qui se moque-t-on ?
Le 18 Septembre 2014, notre pays a impliqué son Armée en Irak pour lutter contre celui qui s'autoproclame Etat Islamique.
Lorsque l'on voit les images de la haine, du racisme et de l'intolérance que cet état exprime face à des Irakiens qui ne partagent pas les mêmes visions religieuses, il est évident que notre cœur se serre et que nous pensons irrésistiblement aux méfaits nazis.
Le problème n'est donc pas là.
Il réside dans le fait que notre Armée a vu ses moyens se réduire drastiquement depuis quelque vingt ans et qu'on l'engage partout, ce qui correspond à une usure considérable du matériel, de quelque nature que soit ce matériel.
Nous ne sommes pas et nous ne serons jamais aussi riches que les USA dont la responsabilité dans l'actuelle situation Irakienne est plus qu'écrasante (destruction de l'état Irakien et chasse aux militaires de Saddam Hussein).
Le problème est aussi que pour faire la guerre, il faut des alliés.
La guerre contre le terrorisme Islamique (dont on a du mal à imaginer que ses auteurs aient vraiment lu le Coran) devrait impliquer beaucoup de grand pays qui en souffrent aussi :
- L'Inde, face à certains élément Pakistanais,
- la Russie, face au terrorisme Caucasien,
- la Chine, face à certains élément Ouighours.
Certains pays pratiquent à notre égard un double discours. Il faudrait savoir s'ils sont de notre côté ou pas.
Encore faut-il savoir hiérarchiser les menaces !
Le Royaume héréditaire "marxiste" (!) de Corée du Nord est certes une dictature où le peuple souffre énormément.
Pour autant, il n'y a aucune preuve qu'il mette notre pays en danger.
Notre pays (mais d'autres aussi) est menacé de mille façons, pendant que certains hauts responsables s'amusent à nous jouer de petites comédies politiciennes.
Je me demande même si la capacité de discrimination entre vrais et faux alliés - comme entre vrais et faux ennemis - existe encore au plus haut niveau de notre Etat.
Je suis épouvanté par ce que je viens de lire : ce gouvernement est en dessous de tout, bien que les précédents ne valaient pas mieux : j'en viens presque à regretter l'époque de N. Sarkozy, ce qui en dit long sur cet ersatz de gouvernance, je ne peux plus parler de gouvernement... Pauvre France !
RépondreSupprimerMais au moins il me reste le plaisir de lire votre blogue, entre autres...
Bonsoir Jérôme,
SupprimerMerci de votre gentillesse.
Pour le sujet du jour, les gens de Bercy avaient trouvé l'idée de vendre la dette de la France sur les marchés. Ce sont donc des gens "imaginatifs". J'espère vraiment qu'il ne s'agit pour l'instant que d'une manœuvre psychologique (certes dangereuse).
C'est pour cela que j'ai vraiment écrit ce post au conditionnel.
Bonne soirée / journée quand même !
Bonjour,
RépondreSupprimerM. Duviella: n'étant pas moi même un hollandiste ni même un socialiste je prends la peine de défendre le gouvernement. En effet l'hypothèse "Z" n'est encore qu'une hypothèse de travail issue des cerveaux de fonctionnaires qui sont extérieure aux gouvernement de droite et de gauche et qui les voient passer. Ce n'est que si le gouvernement fait le choix de la suivre que l'on pourra le critiquer.
M. Drix je ne crois pas que l'armée fasse partie de l'âme française, sans doute en 14-18 mais la débâcle de 40, la trempe de Dien Bien Phu, le divorce d'avec l'Algérie et enfin la suspension de la conscription ont coupé le lien, la "présence" du militaire dans notre pensée collective. Sinon l'effet d'une hypothétique vente du Charles de Gaulle, de l’arrêt du programme Rafale serait effectivement un choc psychologique collectif énorme. Le message serait "vous n'êtes plus qu'une petite puissance"... notre arme nucléaire ne serait pas suffisante pour continuer de nous targuer d'être suffisamment puissant pour conserver un siège au conseil de sécurité de l'ONU.
Cependant:
- Une nation ne peut avoir une défense puissante que si elle a une économie puissante.
- La France et d’autres pays ont connu un affaiblissement de leur économie qui entraine mécaniquement un affaiblissement de leur défense. Sans compter l'inflation du prix des matériels et celle ci est terrible.
- La France et d’autres pays connaissent un affaiblissement de leur économie car ils ont continué a s’accrocher à des logiques et structures qui furent très efficaces mais qui dans un monde qui a changé ne le sont plus. Il est plus dur de changer quand on est dans le “luxe” que dans le dénuement.
- Il ne sert a rien d’avoir un effort de défense démesuré par rapport à son économie c’est un poids de plus à porter. Par contre baisser l’effort de défense ne sert à rien si on ne change pas les structures de la société et de l’économie car c’est un cautère sur une jambe de bois et si la situation empire ce sera 1.5%>1.1%>0.7%>0%.
Donc effectivement aujourd’hui l’effort n’est surtout pas à porter sur la défense mais sur tout le reste de la société. Il faut que nous changions, que nous déterminions les changements adéquats et que nous les acceptions et même portions très majoritairement (pas 51%). Que nous soyons dans la merde n’est pas le fait simplement de politiques de droite et de gauche assez médiocres c’est que nous soyons d’accord sur rien à 50/50 d’où paralysie.
bonjour Montaudran,
SupprimerSur la liste de votre argumentaire, je suis très majoritairement d'accord avec vous.
Ma seule nuance réside point 1 qui stipule qu'une défense puissante imposerait une économie puissante : La Grèce jusqu'il y a peu, la Corée du Nord et quelques autres pays partagent des défenses hypertrophiées par rapport à leur économie. C'est leur choix politique.
Je suis très surpris par le manque de travail des décideurs (politiques ou militaires auxquels il faut ajouter les décideurs syndicalistes de même que les journalistes)Français.
Cela ne s'est pas arrangé semble-t-il.
Tout ce microcosme superficiel cherche des réponses toutes faites, qui n'existent évidemment pas. Un échec expérimental ne les amène jamais à se remettre en cause ! Ils ont peur de perdre la face, ce qui est dérisoire.
Les différences qui sont soulignées dans les débats ne concernent le plus souvent que des "poilièmes" montés en épingle pour faire du buzz.
Pourtant, à situation nouvelle, solutions nouvelles, variées, etc.
Seul un véritable travail de refondation pourrait casser cette spirale inquiétante.
Mais, comme vous le dites, nos politiques ne sont pas assez solides. J'ai l'impression que ce n'est pas plus brillant ailleurs.
Je ne partage pas votre vision de dissolution du lien Armée-Nation.
Vous indiquez vous-même que la "vente du Charles de Gaulle, comme l'arrêt du programme Rafale, serait un choc psychologique collectif énorme" : Pardonnez-moi d'y voir justement la trace de ce lien Armée-Nation.
Mais c'est peut-être que je reste incurablement optimiste.
Bonjour,
SupprimerIl est bien sûr possible d'avoir un budget de la défense disproportionné par rapport au PIB de la nation et c'est certes une décision politique de plus je ne discute pas l'utilité d'une armée bien équipée et entrainée. Néanmoins dans un monde utopique de paix constante chaque euro mis dans l'achat d'armement est un euro perdu pour des investissements plus productifs. Mais bon les choses étant se qu'elles sont il ne faut pas baisser la garde et nous avonsla chance de na pas être uniquement acheteur comme la Grêce et l'Arabie Saoudite mais aussi détenteur d'une industrie de l'armement.
Il faut néanmoins voir que l'armée n'est pas l'unique garante de la souveraineté. Notre situation de sujétion aux marchés via notre dette nous aliène autant que si on n'avait qu'un garde suisse comme armée.
Pour ce qui est de la vente du Charles de Gaulle; notre armée a pour rôle bien sûr de défendre la nation et ses intérêts mais aussi un rôle puérile d'image de nous même en tant que puissance. On dit souvent que le français est traumatisé par la chute de son importance et de son influence dans le monde. L'armée malgré ses problèmes a tout de même fière allure avec son porte-avion, ses rafales qui décollant de France bombardent Libye etc... si on retire ces éléments de "prestige" le français va se rendre compte que la France vie sur d'ancien acquis. La France doit déterminer une direction (une stratégie en terme militaire) pour attaque le 21eme siècle et les efforts et sacrifices indispensables pour garder son rangs. C'est plus facile à dire qu'à faire... nos hommes politiques sont effectivement médiocres mais nous même sommes des veaux comme l'a dit le grand Charles. Les français n'ont jamais été facile à gouverner.
A coté de çà le français ne semble pas porter beaucoup d’intérêt à son armée. De plus en plus d'adultes n'ont jamais connu la vie militaire et jamais côtoyé le type d'hommes qui se battent aujourd'hui au Mali. Nous n'avons pas n'ont plus la culture du drapeau qui existe aux USA, alors le lien armée-nation comment pourrait-il être fort ?
Bonjour,
SupprimerJe suis entièrement d'accord avec vous sur le désendettement indispensable.
Il doit impérativement passer par la simplification (brutale) des structures administratives du pays :
Passer de 36 000 à 6 000 communes, réduire le nombre d'élus de 600 000 à 100 000.
Ensuite, réduire les subventions-danseuses, interdire le passage par de soit-disant bureaux d'études (rien à voir avec les bureaux d'études industriels) qui sont juste des systèmes mange-fric, baisser les salaires indécents des fonctionnaires européens dont la plupart sont totalement injustifiés. Voilà des pistes non exhaustives pour réduire les dépenses de l'Etat.
Notre drapeau est souvent attaqué par diverses factions, dont celle des ados attardés qui s'imaginent courageux. Mais ce n'est qu'apparence. Même des gens qui n'ont pas fait leur service sont patriotes.
Un note intéressante de l'évolution du % alloué à la défense tiré du Blog de Jean-Dominique Merchet
Supprimer1960-1975 : baisse
1975-1982 : remontée
1982-2003 : baisse
2003-2013 : stabilisation
Plus d'info sur
http://www.marianne.net/blogsecretdefense/Un-demi-siecle-de-baisse-du-budget-de-la-defense_a985.html
Bonjour,
SupprimerLa baisse sous De Gaulle et Pompidou est complexe à analyser. D'une part, elle correspond à la fin de la guerre d'Algérie, d'autre part, le budget me paraît en fait constant puisque le PIB monte.
C'est l'époque où nous vendions des Mirage III (1450 ex. !), des chars AMX, des Alouettes II et III, des sous-marins de 800 tonnes. Ces ventes d'armes étaient très mal vues dans certains milieux sensibles aux arguments "étrangers" de l'Ouest comme de l'Est. Mais elles apportaient du beurre dans nos épinards.
Par la suite (Mitterrand + Chirac I), la baisse accompagne la chute de l'URSS et de premières déconvenues économiques. Nous avons cru Clinton qui disait que l'Histoire était terminée (!!!!). Nous avons baissé notre garde en même temps que nous suspendions le service militaire...
Depuis, nous avons stabilisé, ce qui n'était pas si mal.
Là où je suis inquiet, c'est la tendance actuel du monde, avec un risque très grave en Extrême Orient et un risque non nul au Moyen Orient.
Une conflagration sur l'un de ces théâtres ne nous laisserait pas intacts !
Bonjour,
RépondreSupprimerOn peut discuter du bien - fondé des engagements militaires de la France actuellement au vu du budget des armées : nous donnons nous les moyens de notre politique ? Par contre je ne suis pas sûr que la question de l'usure des matériels soit à mettre en cause. Certes, il faut se donner les moyens de les remplacer, mais le matériel est fait pour servir et non pour rester stocké dans des entrepôts et ne sortir que pour les défilés. Au moins nos concitoyens voient que ce matériel qui a un coût est utilisé à bon escient, il faut l'espérer. Le vieil argument : "C'est du gaspillage, cela ne sert à rien" tombe à l'eau. Avec la fin de la guerre froide, les militaires craignaient la "bettravisation", force est de constater que ce n'est pas le cas.
Lorsque j'ai parlé de l'usure du matériel, j'ai, malheureusement pour moi, introduit une ambiguïté dans mon propos. Je vous remercie de me le souligner.
SupprimerIl est évident que le matériel est destiné à servir, pas à rester sous globe.
Ce que je veux dire, c'est, évidemment, que le budget doit anticiper les usures.
Le gaspillage se trouve davantage dans les centaines de milliers de gendarmes couchés, dans les bâtiments pharaoniques que la puissance publique se plait à construire pour que chaque grand élu laisse sa trace à la postérité et dans bien d'autres choses encore.
Pendant ce temps-là, on oublie d'investir sur l'avenir.