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La Regia Aeronautica : Il lui manquait un commandement et des buts clairs
{Outre les sources banales (Wikipedia en Italiano, English ou en Deutsch), un correspondant anonyme - voir ses commentaires - m'a fourni cette source très intéressante.}
L'Aviation Royale Italienne fut, pendant l'essentiel des années 30, une force militairement très importante qu'aucun pays Européen n’aurait pu se permettre de négliger.
Elle disposait d’avions en général dotés d’excellentes qualités de vol et ses pilotes étaient remarquablement formés, bien entraînés et amenés à conduire efficacement des actions audacieuses.
La qualité de la formation Italienne est confirmée par le fait que les premiers as Allemands, ceux qui menèrent la Luftwaffe jusqu’à la fin de la guerre, y avaient été formés (comme le raconte Adolf Galland).
Sur le plan technologique, l’Italie resta détentrice pendant 5 ans du record absolu de vitesse aérienne (donc de vitesse absolue) avec son hydravion Macchi MC 72.
Elle fut même le second pays, derrière l'Allemagne et dès Mars 1940, à faire voler un avion à réaction dont la ligne était remarquablement en avance sur l’époque.
Elle fut même le second pays, derrière l'Allemagne et dès Mars 1940, à faire voler un avion à réaction dont la ligne était remarquablement en avance sur l’époque.
Pourtant, on parle peu et plutôt mal de l’aviation Italienne. Cette mauvaise réputation vient de la propagande de tous les pays en guerre avec l’Italie.
Les Français lui reprochaient la déclaration de guerre du 10 Juin 1940, à la fin de la Bataille de France.
Les Allemands firent porter aux Italiens tous les échecs de Rommel comme ils en firent autant vis à vis des Roumains à Stalingrad. Mais c'était avant tout les échecs d'Hitler et de ses généraux.
Il y a là une grande injustice, car les succès de l’Afrika Korps furent d'abord des succès Italo-Germaniques.
Il y a là une grande injustice, car les succès de l’Afrika Korps furent d'abord des succès Italo-Germaniques.
Les Britanniques firent une épouvantable réputation aux Italiens par pur racisme, bien sûr, mais aussi pour essayer de remonter le moral de leurs combattants qui avaient démontré quand même beaucoup de problèmes, bien après l'échec de la Campagne de France.
C'était la rançon des politiques étrangères et militaire stupides des gouvernements de sa Gracieuse Majesté qui jetèrent Mussolini dans les bras de Hitler.
C'était la rançon des politiques étrangères et militaire stupides des gouvernements de sa Gracieuse Majesté qui jetèrent Mussolini dans les bras de Hitler.
Ce qui manqua beaucoup à l'Italie, ce fut une industrie de moteurs cohérente. Les Italiens développèrent beaucoup de moteurs mais ils en mirent peu au point, à la fois pour des raisons de manque de réalisme et certainement aussi à cause du lobbying effréné mené par la FIAT.
Pendant la guerre en Afrique du Nord, l’aviation Italienne souffrit énormément de l’absence de protection contre l’ingestion de sable par les moteurs, ce qui est gênant lorsque les guerres se passent au Sahara...
La durée de vie des moteurs tomba à une trentaine d’heures (Giancarlo Garello, Bataille Aérienne n°55, la guerre sur le désert : la Regia aeronautica au combat, 1ère partie).
Cette force aérienne souffrit aussi d'une concentration excessive de ses moyens dans quelques bases très bien organisées mais pas assez durcies du point de vue de la DCA comme des infrastructures de protection (beaucoup d'aviateurs furent tués au sol).
La durée de vie des moteurs tomba à une trentaine d’heures (Giancarlo Garello, Bataille Aérienne n°55, la guerre sur le désert : la Regia aeronautica au combat, 1ère partie).
Cette force aérienne souffrit aussi d'une concentration excessive de ses moyens dans quelques bases très bien organisées mais pas assez durcies du point de vue de la DCA comme des infrastructures de protection (beaucoup d'aviateurs furent tués au sol).
Voilà qui aurait pu et dû être préparé longtemps à l’avance.
Les avions de chasse
Au niveau de la chasse, le Fiat CR 32 de 1933-34 avait totalement dominé le ciel d’Espagne durant la guerre civile (1936-1939).
Facile à piloter, doté d’excellentes performances pour l’époque, extrêmement maniable, il y avait surclassé non seulement les avions vieillissants comme les Nieuport 52 (qui dataient quand même de 1929), mais encore les avions bien plus récents comme les chasseurs Soviétiques de type I 15 qui étaient ses contemporains exacts.
Facile à piloter, doté d’excellentes performances pour l’époque, extrêmement maniable, il y avait surclassé non seulement les avions vieillissants comme les Nieuport 52 (qui dataient quand même de 1929), mais encore les avions bien plus récents comme les chasseurs Soviétiques de type I 15 qui étaient ses contemporains exacts.
Malheureusement, quatre années plus tard, en 1940, la Chasse Italienne avait pris du retard.
Le succès du CR 32 avait conduit à commander son descendant direct, ce qui fut catastrophique.
D'un autre côté, tous les avions Italiens semblent avoir été conçus sans aucun souci d'ergonomie, autrement dit, tous les exemplaires étaient construits comme des prototypes.
Entre Septembre 1939 et Septembre 1943 - donc en 48 mois - les 2 chasseurs monoplans (Fiat G 50 et Macchi 200) issus du programme de 1936 furent construits à un total à 1850 exemplaires seulement, soit moins de 40 chasseurs par mois.
A titre de comparaison, entre Janvier 1939 et Juin 1940 - en 17 mois - les chasseurs Français Morane 406, Bloch 151/152 et Dewoitine 520 ont été produits respectivement à 1 000 + 660 + 430 = 2100 exemplaires (soit 123 chasseurs par mois).
Le succès du CR 32 avait conduit à commander son descendant direct, ce qui fut catastrophique.
D'un autre côté, tous les avions Italiens semblent avoir été conçus sans aucun souci d'ergonomie, autrement dit, tous les exemplaires étaient construits comme des prototypes.
Entre Septembre 1939 et Septembre 1943 - donc en 48 mois - les 2 chasseurs monoplans (Fiat G 50 et Macchi 200) issus du programme de 1936 furent construits à un total à 1850 exemplaires seulement, soit moins de 40 chasseurs par mois.
A titre de comparaison, entre Janvier 1939 et Juin 1940 - en 17 mois - les chasseurs Français Morane 406, Bloch 151/152 et Dewoitine 520 ont été produits respectivement à 1 000 + 660 + 430 = 2100 exemplaires (soit 123 chasseurs par mois).
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|--------- Le FIAT CR 42 : Le conservatisme à l'excès.
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|--------- Le Fiat G 50 Freccia, une avancée insuffisante associée à une autonomie
| trop limitée et à un équipement radio inexistant ou défectueux.
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|--------- Le Macchi MC 200 Saetta, chasseur qui fit (avec ses différentes variantes) toutes les campagnes de Mussolini.
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|--------- Le FIAT CR 42 : Le conservatisme à l'excès.
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|--------- Le Fiat G 50 Freccia, une avancée insuffisante associée à une autonomie
| trop limitée et à un équipement radio inexistant ou défectueux.
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|--------- Le Macchi MC 200 Saetta, chasseur qui fit (avec ses différentes variantes) toutes les campagnes de Mussolini.
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Les bombardiers Italiens
Ils étaient bien conçu, en général et couvraient bien tout le spectre des missions.
Les FIAT BR 20 bis étaient d’excellents et solides bimoteurs qui atteignaient 430 km/h à 5 000 m et pouvaient emporter 1 600 kg de bombes.
Leur autonomie, avec 1 000 kg de bombes, 2400 litres d'essence (1 800 kg) et 150 kg d'huile, tangentait les 1 800 km à la vitesse de croisière de 325 km/h à 5 000 m d'altitude.
Ils étaient fiables mais leur structure en tube d’aciers soudée ne favorisait pas la rapidité de leur construction. En tout, il en fut construit seulement 600.
Leur autonomie, avec 1 000 kg de bombes, 2400 litres d'essence (1 800 kg) et 150 kg d'huile, tangentait les 1 800 km à la vitesse de croisière de 325 km/h à 5 000 m d'altitude.
Ils étaient fiables mais leur structure en tube d’aciers soudée ne favorisait pas la rapidité de leur construction. En tout, il en fut construit seulement 600.
Mais les Italiens préférèrent en général les trimoteurs en bois comme les Savoïa-Marchetti SM 79, qui furent surtout utilisés comme torpilleurs contre la flotte de guerre Britannique.
Ils volaient à la même vitesse que les Fiat mais semblent avoir été plus manœuvrants.
Leur autonomie, avec 1 000 kg de bombes, 2 400 litres d'essence (1 800 kg) et 150 kg d'huile, atteignait 1 850 km à la vitesse de croisière de 360 km/h à 5 000 m d'altitude.
Ils volaient à la même vitesse que les Fiat mais semblent avoir été plus manœuvrants.
Leur autonomie, avec 1 000 kg de bombes, 2 400 litres d'essence (1 800 kg) et 150 kg d'huile, atteignait 1 850 km à la vitesse de croisière de 360 km/h à 5 000 m d'altitude.
Les CANT Z 1007 bis, dus à l’ingénieur Zapatta, volaient à 460 km/h et portaient jusqu’à 2 200 kg de bombes.
![]() |
Cant Z 1007 bis - |
Ils pouvaient emporter 900 kg de bombes à 1 800 km en volant à 370 km/h de croisière à 5 000 m au prix de 3 000 litres d'essence (2 230 kg) et 240 kg d'huile.
Malheureusement pour leurs équipages, leur structure en bois ne résista ni aux chaleurs Africaines ni au froid du front Russe.
Les Italiens créèrent aussi les avions d’assaut monomoteurs Breda 65 - mus par un moteur FIAT de 1 000 Cv - qui furent très efficaces lorsqu’ils furent utilisés correctement.
Ce petit monomoteur long de 9.30 m pesait 2 400 kg à vide et passait à 2 950 kg au décollage en monoplace (3 500 kg en biplace).
La voilure, d'une envergure de 12.10 m, avait une surface totale de 23,5 m².
La charge alaire variait de 125 kg/m² (monoplace) à 149 kg/m² (biplace).
Il volait en pointe à 430 km/h en monoplace et à 410 km/h en biplace.
L'armement comportait 2 mitrailleuses de 12.7mm et 2 autres de 7.7mm vers l'avant et une 12.7mm pour l'éventuel observateur
La charge de bombes pouvait théoriquement atteindre 1 000 kg, mais seules les bombes attachées sous les ailes pouvaient être lâchées en piqué (avec une très grande précision, d'ailleurs).
Ils n’en construisirent que 218 et leur escorte de chasse (constituée de biplans) fut incapable de les protéger contre les P 40 D, les Spitfire ou les Hurricane Britanniques, tous trop rapides.
Ce petit monomoteur long de 9.30 m pesait 2 400 kg à vide et passait à 2 950 kg au décollage en monoplace (3 500 kg en biplace).
La voilure, d'une envergure de 12.10 m, avait une surface totale de 23,5 m².
La charge alaire variait de 125 kg/m² (monoplace) à 149 kg/m² (biplace).
Il volait en pointe à 430 km/h en monoplace et à 410 km/h en biplace.
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Breda 65 biplace - |
L'armement comportait 2 mitrailleuses de 12.7mm et 2 autres de 7.7mm vers l'avant et une 12.7mm pour l'éventuel observateur
La charge de bombes pouvait théoriquement atteindre 1 000 kg, mais seules les bombes attachées sous les ailes pouvaient être lâchées en piqué (avec une très grande précision, d'ailleurs).
Ils n’en construisirent que 218 et leur escorte de chasse (constituée de biplans) fut incapable de les protéger contre les P 40 D, les Spitfire ou les Hurricane Britanniques, tous trop rapides.
L’Italie développa et construisit même d'excellents quadrimoteurs de bombardement stratégique, les Piaggio 108 B, qui démontrèrent l’intelligence pratique de leurs concepteurs.
Piaggio P 108 B - sur ce site - une authentique forteresse volante. |
Ces avions remarquables entrèrent en service à partir de Mai 1941.
Quadrimoteurs de construction intégralement métallique, ils avaient une masse à vide de 17 tonnes et de presque 30 tonnes au décollage.
Les moteurs développaient chacun 1 350 Cv à 3 500 m d'altitude.
Le plafond variait, évidemment, en fonction de la charge emmenée, entre 6 000 et 8 500 m.
La vitesse de pointe était de 430 km/h en altitude et la vitesse de croisière, de 370 km/h, était supérieure à la vitesse de pointe de l'Armstrong-Whitworth Whitley alors en service opérationnel !
L'autonomie maximale était de 3 500 km à la vitesse de croisière de 320 km/h à 4 000 m d'altitude avec 1 tonne de bombes. Cela exigeait 13 000 litres d'essence (9 700 kg) et 600 kg d'huile.
L'armement défensif était remarquablement puissant pour l'époque, avec 6 mitrailleuses de 12.7 mm et 2 mitrailleuses de 7.7 mm, le tout dans des tourelles télécommandées (une grande innovation !).
L'armement offensif pouvait aller jusqu'à 3 500 kg de bombes.
Un blindage était installé.
La construction s'arrêta après la 35 ème cellule...
Si les Allemands l'avaient adopté, cet avion aurait vraiment pu leur fournir un excellent substitut à feu l'Ural Bomber...
Son successeur, le P 133 employait des moteurs donnant 1 450 Cv à 6 000 m. Il pouvait franchir 4 300 km à 370 km/h avec 1 000 kg de bombes.
Dans l'échec Italien, ni avions ni pilotes ne pouvant être mis en cause, c’était donc ailleurs que se trouvaient les problèmes :
- Le commandement semble avoir été toujours très endormi ;
- Les moyens d’alerte - comme les communications en radiophonie - étaient totalement inexistants ;
- La DCA souffrit d’un manque de rigueur permanent (allant même, le 28 Juin 1940, jusqu’à abattre le SM 79 du Maréchal Balbo, chef suprême sur le front Africain, ce qui peut expliquer le premier point de cette liste de 3 points…).
La Regia Aeronautica était soumise aux ordre de généraux "terrestres" - si j'osais, je dirais même "piétons" - dont l'incompréhension de l'utilisation des avions était équivalente à celle de nos généraux de la même époque : Ils considéraient l'Aviation comme une simple artillerie.