Son utilisation pour l'observation, puis pour la reconnaissance militaire en découla inévitablement.
Moins d'une année plus tard, on commençait à concevoir des avions de Chasse.
En 1918, le Général Duval lançait la 1ère division aérienne sur les troupes Allemandes en combinanttous ces types d'avions.
Seize ans plus tard, apparurent des avions conçus pour détruire les "points durs" du champ de bataille.
Les "points durs" en question étaient les fortifications légères, les chars, les batteries de canons, les "nids" de mitrailleuses, les convois motorisés, les trains et les concentrations de troupes.
En Italie, le Breda 65 fut, à ma connaissance, le premier avion réellementpensé pour ce travail.
La forme de cet appareil favorisant une bonne visibilité semble avoir influé sur celle des chasseurs Bloch 150 à 153.
Breda 65 - |
Long de 9.3 m, il avait une masse de 2,400 kg à vide et de 2,950 kg au décollage.
- une vitesse maximale de 430 km/h (à une altitude proche de 5 000 m)
- une autonomie 550 km avec 300 kg de bombes
- le plafond pratique était de 6 300 m
- 2 mitrailleuses de 12.7 mm Breda-SAFAT.
- 2 autres de 7.7 mm de même marque.
- On pouvait y ajouter 500 kg de bombes.
Par contre, lorsqu’il portait des bombes, il devenait une proie facile, même pour un Hawker Hurricane(c'est dire !).
Ces avions étaient excellents et leur armement pertinent, donc ils obtinrent des résultats.
L'opposition de la Flak n'ayant pas été prévue, la faiblesse du blindage avait entraîné des pertes douloureuses.
Le cas Britannique (ajout du Janvier 2022)
Mais ils furent vite confrontés à des champs de bataille bien symétriques avec l'Armée Royale Italienne en Libye et avec la Wehrmacht dans les Balkans.
Ils avaient déjà attaqués des navires Allemands légers au large de leurs côtes.
Dans tous ces cas, ils ne disposaient pas d'avions spécifiquement pour cela mais, début 1941, le Hurricane II, qui enchantait tellement notre René Mouchotte, fut retiré de la Chasse pour passer au statut de nettoyeur !
Avec ces avions, renommés Hurri-bombers (et allongés d'environ 30 cm), les pilotes devaient voler essentiellement à très basse altitude pour frapper leurs cibles ce qui commença à la fin de 1941.
L'augmentation de la masse, induite par celle de la puissance du blindage, passait de 2 900 kg à 3 900 kg !
Ce matériel fut efficace contre l'Africa Korps jusqu'en 1943.
A cet date, il était remplacé par le successeur de cet avion dans les catalogues publicitaires de la maison Hawker : Le Typhoon.
Certains esprits chagrins Britanniques mirent pourtant en cause l'efficacité de ces chasseurs-bombardiers. Cela devait, comme d'habitude, pour remonter le moral des artilleurs dont les tirs semblent alors peu efficaces.
Toujours est-il que la Bataille des Ardennes lancée par von Rundstedt en fin 1944 obtint de bonnes réussite pendant que les avions nettoyeurs étaient bloqués par des effondrement de stratus, collés au sol.
Ils sortirent donc un excellent nettoyeur, le Henschel 123 dont le gros moteur protégeait efficacement le pilote.
Henschel 123 B prototype, montrant l'absence de ficelles dans la voilure |
Cet avion hyper-agile fut construit à seulement 240 exemplaires jusqu'en fin 1938.
Les fantassins Français, confrontés à ces avions en Mai-Juin 1940, furent extrêmement impressionnés par “les sarabandes effrénées” qu'ils décrivaient autour d’eux.
En 1943, les Allemands subirent d'incessants déboires sur le front Russe.
Cela amena le général Wolfram von Richthofen à demander (5 ans trop tard) la relance de sa production !
Mais, les moteurs disponibles étant peu nombreux, Henschel décida de construire un bimoteur monoplace.
La présence de 2 moteurs apparaissait comme un gage de survie de l'équipage.
Les moteurs étaient deux Argus de 430 Cv (puis de 465 Cv) refroidis par air tournant dans le même sens..
Dans ces conditions, l’avion (Hs 129 A) était quasi impilotable.
L'avion avait une longueur de 9.75 m, une masse au décollage de 5 100 kg (3 800 kg à vide).
L'envergure valait 14.20 m pour une surface de 29 m², soit une charge alaire de 176 kg/m².
La vitesse de pointe atteignait 410 km/h à l'altitude optimale, la vitesse de croisière était de 315 km/h pour une autonomie inférieure à 700 km.
Le plafond pratique était de 9 000 m.
Ils les sabotèrent avec une grande habileté.
Plusieurs années après la guerre, nos moteurs anciens durent être révisés pour la même cause, en particulier quand les saboteurs étaient morts.
L’armement monté initialement consistait en 2 canons Oerlikon MG FF de 20 mm et 2 mitrailleuses MG 17.
Ces deux types d’armes étaient caractérisées par une faible vitesse initiale.
Ceci limitait gravement l’efficacité antichar de cet avion face aux chars T 34 et KV 1 soviétiques.
Une première amélioration fut le changement des MG FF par des canons MG 151/20. Ensuite on adjoignit à ces armes un canon de 30 mm Mk 101 qui fut ensuite remplacé par une version à chargement automatique Mk 103 (Hs 129 B2).
La dernière version à voler fut le Hs 129 B 3, armé d'un canon antichar de 75 mm de 1300 kg !
865 Henschel furent construits et ils obtinrent des résultats très positifs (pour la Wehrmacht).
Deux versions motorisées différemment furent envisagées.
Il est évident que ce moteur était remarquable et qu'il aurait donné une meilleure agilité au nettoyeur Henschel.
Par contre, le projet de placer sur cet avion (Hs 129 D) deux moteur BMW 801 (montés sur les chasseurs Focke Wulf 190) me paraît, lui, impossible (pour rester poli) : La puissance eut été multipliée par 4 et la masse au décollage aurait augmenté de 1 500 kg (sans compter que l'autonomie n'aurait pas excédé 250 km !).
Un de mes amis pense que je devrais inclure le Ju 87 Stuka dans cet ensemble, à cause de son rôle dans la Bataille de Kursk. Mais cet avion exceptionnel exigeait des pilotes tout aussi exceptionnels, ce qui limitait son influence avec leurs disparitions successives.
En URSS, un excellent nettoyeur fut créé, le célèbre Iliouchine 2 Chtourmovik, qui, comme le char T 34, entra en service juste à temps pour contrer l'offensive Barbarossa du 22 Juin 1941.
Cependant, l'efficacité de ces deux armements sembla initialement très faible.
Une première explication peut résider dans une formation insuffisante des pilotes, voire, pire, de leurs formateurs.
Une seconde explication peut aussi venir d'une sous-estimation systématique volontaire des pertes Allemandes, par décalage de leur publication dans le temps.
Les commentaires de H. Guderian sur le début de Barbarossa montre sa grande surprise devant le niveau de la résistance des soldats Russes.
Iliouchine 2 Chtourmovik - |
L'envergure était de 14.60 m et la surface alaire totale était de 38.50 m².
Le moteur était un Mikouline AM 38 de 1 665 Cv (puis un AM 38 F de 1 720 Cv)
A 1J Skyraider (guerre du Vietnam) : Une belle capacité d'emport... |
Potez 75 - dernière configuration (Mai 1957) |
Le potez75 semble avoir inspiré le bronco2 sud.africain
RépondreSupprimerLes deux avions partagent effectivement un certain nombre de choix - hélice propulsive, train très permissif, type d'armement, excellente visibilité..
RépondreSupprimerLes ailes droites à grand allongement induisent des comportements de vol très sains, donc faciles.
Par contre, le Bronco II est presque deux fois plus puissant que le Potez et son nom évoque, pour bien des raisons, son prédécesseur US OV 10 issus de North American.
Mais l'avion US, lui, a un peu manqué de résistance...
Potez a bénéficié d'un précurseur méconnu, l'Allar 04, vainqueur du concours du duralumin en 1938. (photo envoyée par ailleurs)
RépondreSupprimerDans une uchronie inédite du blog SAM40.fr, qui fait suite aux articles sur l'aviation d'artillerie, l'Allar fait l'objet d'un développement avec poste pilote surélevé, comme sur un Potez 63-11, afin d'assurer une bonne visibilité du pilote vers l'arrière, essentielle pour la survie d'un appareil sans défense arrière. Nécessairement alourdi, mais restant plus léger que le Potez 75, cet appareil aurait pu recevoir un moteur Régnier de 180 CV.Question ouverte : Combien aurait on pu en sortir avant mai 1940?
Voici le lien vers la photo, tirée de la revue l'aéronautique 1938.
RépondreSupprimerhttp://sam40.fr/wp-content/uploads/2020/11/allar-aeronautique-1938.jpeg
Pierre Auclair, alias Pierre-Yves Hénin
L'avion biplace dont vous nous entretenez céans (à voir sur "l'Aéronautique" de Décembre 1938) était lauréat d'un concours du la société le Duralumin Français. Il était destiné à un usage type aviation privée / Aviation Populaire.
RépondreSupprimerSon train tricycle, son moteur propulsif et son aile en flèche étaient révolutionnaires. Il est possible que cela explique que l'on en ait pas construit ensuite...
Sa masse totale était de 545 kg, son moteur de 60 Cv le lançait à 160 km/h, lui permettait de passer les 4 500 m et lui assurait une autonomie de 500 km.
Si vous l'armez de 2 mitrailleuses de 7.5 mm de l'époque, il prend presque 30 kg + de la traînée, qui va encore augmenter avec un poste sur élevé.
Le moteur Régnier de 180 Cv devait peser au moins le double de la masse du moteur de 60 Cv.
Donc il ne devait guère gagner de vitesse.
Le plus compliqué est que la voilure en flèche est très effilée, donc je ne suis pas tout à fait sûr que l'avion aurait eu l'extrême facilité de pilotage du Potez.
Enfin, quel temps de survie pour l'équipage dans sérieux blindage ?....
Aucun des 3 lauréats n'a été construit, ce qui traduit le caractère expérimental du programme. Il reste que l'Allar mérite de retenir l'intérêt, comme précurseur du Potez 75,dans sa silhouette et sa conception, mais pas dans son rôle.
RépondreSupprimerSans occulter cette première source d'intérêt, l'uchronie devrait être approfondie pour définir les modifications à introduire pour adapter l'appareil, que je n'ai pas développées, manquant d'ailleurs de compétence pour le faire de manière rigoureuse. Je vous rejoindrai pour considérer que cela aurait été largement un nouvel avion, avec un travail et un temps de développement non négligeable, pour arriver à un appareil intermédiaire entre l'Allar et le Potez 75, conciliant les qualités de vol et l'équipement requis pour la mission visée.
Selon le programme retenu, observation ou attaque, on serait resté à 800 kg ou on aurait atteint les 1500 kg, deux concepts différents, dont l'Allar de 1938 aurait été un 'démonstrateur'.
Pour être juste, il faut se souvenir de l'Hanriot 110, chasseur du programme de 1932 (D.500, Spad 510 et Mureaux 170).
RépondreSupprimerCe chasseur était à hélice propulsive avec une magnifique entrée d'air Pitot et une double queue. Une version à moteur 12 Y a volé sous le nom d'Hanriot 115.
On trouve aussi la formule bipoutre à hélice propulsive en 1914-18. Si la formule n'est pas nouvelle en 1952, aucun appareil précédent ne présente cette parenté avec le Potez 75.
RépondreSupprimerToujours par souci de justice, je rappelle que la première victoire aérienne a été obtenue par Frantz et Queneau le 5 octobre 1914 avec leur Voisin III équipé d'une mitrailleuse. Cet avion biplan avait un train quadricycle et un moteur propulsif.
RépondreSupprimerEn 1917, Mr de Bruyère présenta un passionnant chasseur canard à moteur propulsif remarquablement aérodynamique.
Malheureusement, il ne savait pas assez piloter pour dompter sa machine, ce qui causa sa perte.
Bonjour Drix, vous dites que le P-38 était un avion médiocre, pourtant il a:
RépondreSupprimer-permit d’abattre l’amiral Yamamoto
-d’escorter les B-17
-de faire de la reconnaissance
-et d’attaquer au sol
Il est parfaitement exact que Yamamoto a été assassiné au moyen d'une escadrille de P 38.
SupprimerIl est également exact qu'il a été un avion de reconnaissance qui a été employé un peu trop tard (et probablement sans les meilleurs équipements) dans ce rôle.
Il a été effectivement un remarquable avion de strafing. Mais il paya parfois cher sa quasi-absence de blindage.
Quant à l'escorte des B 17 ou B 24, là, vous devez consulter ce qu'en ont dit le General Adolf Galland (pour les Allemands) et le Général Doolittle (pour les USA) : Il a exigé très durement le remplacement des gros chasseurs US par des Mustang. Cela a enfin coûté très cher à la Luftwaffe. Evidemment, cela n'est pas rappelé par la maison Lockheed.