lundi 1 juillet 2024

Le Messerschmitt 262, indispensable ? Sûrement pas ! (augmenté le 22 / 07 / 2024 ***)

Il est possible que des âmes sensibles soient choquées, toutes mes excuses ! 

La plus grande partie des nombreux textes que je lis sur l'Aviation de la Seconde Guerre Mondiale insistent sur le rôle majeur qu'aurait pu avoir le Me 262 au profit du IIIème Reich.

Pourtant, cet avion n'a jamais eu la capacité d'impact qui avait été attendue, loin de là.


Tout le monde peut légitimement admirer le Messerschmitt 262 parce que cet avion a ouvert un immense domaine nouveau dans la conquête de la vitesse.

Cet avion a ouvert de nouveaux champs de recherche, donc de découvertes. 

Ainsi, l'Allemagne a démontré, face à tous les autres pays, sa remarquable avance technologique dans le domaine de l'aviation à réaction. 

Comme elle a fini par perdre quand même la guerre, elle a été envahie et l'essentiel de ses percées technologiques ont été acquises par les ingénieurs alliés. 

Tous ont pu éviter la douloureuse marche qu'avaient dû subir les hommes de Messerschmitt.

Ainsi, lorsque vous montez dans un Airbus ou un Boeing de transport, vous témoignez votre confiance à un ensemble de personnels Allemands qui vont de l'ingénieur Messerschmitt  à ses très brillants collaborateurs et à tous les concepteurs des réacteurs crachotants de1944-1945. 



Me 262  désarmé, non peint, avec (apparemment) un état de surface pour le moins perfectible


Cependant, employer ce nouveau système de motorisation impliquait, en 1942, de repenser non seulement la structure des avions, mais, également, la totalité de la guerre aérienne du Reich !

Cela doit commencer par une révision de tout le système de fabrication de l'avion et toute la logistique des bases aériennes, mais aussi des méthodes de combats. 

Seule la couverture radar du Reich, à ma connaissance, ne nécessitait aucune remise à niveau.

Voyons cela :

  • Point 1, les réacteurs n'ont pas la moindre capacité de s'accrocher physiquement à l'air comme le font les hélices, d'une part parce que le rapport poussée poids est seulement de 0.280 (Dassault Mystère IV = 0.403 ; Mirage III : 0.63), mais aussi parce que la traînée du Me 262 est près de 3 fois supérieure à celle d'un Dassault Ouragan (3 "fuselages" contre 1 seul). En plus :
    • Ces avions doivent disposer de systèmes bien plus efficaces pour se freiner, non seulement en l'air, mais aussi à l'atterrissage (=> aérofreins, jusque là employés uniquement sur les bombardiers en piqué).

    • Point 2, la forme élégante du chasseur Messerschmitt 262 conserve, en gros, la conception du Bf 110 de 1937. 
      • Mais le fuselage prend trop de place, pèse trop et son inertie se traduit par une certaine paresse dans les manoeuvre rapides. 
      • La sur-largeur inférieure du plancher, illustrée ci-dessous, avait pour but d'amélirer l'interaction aile-fuselage (évitant ainsi un raccord Karmann).
      • Par ailleurs, le volume de ce fuselage, à lui seul, en fait une cible bien repérable de loin.


    La largeur du fuselage est "confortable", un peu trop !


    • Point 3, les réacteurs n'ont encore aucune fiabilité. Ils travaillent à des températures très élevées (pour la technologie du moment), entraînant l'obligation d'employer de métaux très spéciaux, donc très rares. 
      • Malheureusement, ces métaux ne sont pas encore produits en Allemagne. On doit s'en passer, et la durée de vie d'un moteur va de 10 heures à 25 heures, suivant l'expérience des pilotes, comme au début de 1916.



    Réacteur JUMO 004 - Image NACA permettant de voir les 8 étages coaxiaux de ce moteur.



    • Point 4, Les réacteurs rejettent des gaz extrêmement chauds. L'équipe Messerschmitt ne s'en est pas préoccupé d'emblée (tout comme aussi les ingénieurs Britanniques qui construisirent le Supermarine Attacker, premier chasseur embarqué à réaction).
      • Elle a eu tort, parce qu'elle a été obligée d'en venir au train d'atterrissage tricycle après un an d'expériences désagréables (en particulier, des déclenchements d'incendies, ce qui était hautement prévisible !). Il a donc fallu repenser la structure du Me 262, ce qui rajoute près d'un an de retard. 
      • A noter que ce fut aussi le cas, 55 années plus tard, avec le Lockheed F35 B.

    • Point 5, le carburant n'a rien à voir avec l'essence plus ou moins mâtinée de tetra-éthyle-plomb que, alors, tout le monde maîtrisait dans les armées aériennes du monde ! Il s'agit maintenant une huile très calorifique, probablement issue, au mieux, du charbon, voire du lignite. Dans ce dernier cas, je ne suis pas persuadé qu'il ait été produit avec toute la pureté nécessaire à la bonne sûreté des réacteurs.
      • D'après ce que l'on peut lire de nos jours, même à la fin de la guerre, en Avril 1945, la"simple" gestion de la manette des gaz était tellement compliquée que la vie du moteur pouvait se terminer instantanément en incendie à cause d'une manipulation un peu trop vive ! 
      • Il paraît surprenant que ce problème n'ait pas été résolu en 2 années d'essais en vol, alors même que l'avion était destiné à la chasse, discipline où la vivacité de réaction du pilote est strictement obligatoire.

    • Point 6introduire une arme révolutionnaire dans une quelconque armée peut se comprendre au tout début d'une guerre. Après une longue période de guerre, les soldats très expérimentés deviennent minoritaires (à cause de la sélection naturelle) et ils ont engrangé une énorme quantités de méthodes, mais la plupart sont  inadaptées à cette nouveauté.


    Le projet et ses étapes


    Les premiers travaux datent de l'Automne 1938. Le 1er vol (avec les réacteurs) du prototype fut réalisé le 18 Juillet 1942, 4  années plus tard. 

    Le premier vol d'un Me 262 de production eut lieu en Mars 1944.

    De la conception à l'entrée en fonction, près de six ans s'étaient écoulés. Cela signifie déjà que les solution aérodynamiques choisies n'étaient plus les meilleures.

    Bien sûr, le Me 262 est un avion fin mais, également, volumineux. 

    Il a une envergure de 12.60 m. Sa surface alaire est de 21.70 m².

    { Parenthèse : Tout le monde a trouvé bon de s'extasier sur son aile en flèche de 18.5°. 

    Curieusement, William Green n'en parle pas. Mais tout le monde sait que l'ingénieur Alexander Lippisch travaillait depuis plusieurs années sur des avions ou des planeurs disposant d'ailes en flèche à environ 20° et qu'il travaillait depuis 1939 à Augsbourg chez Messerschmitt (tout comme son pilote d'essai Heini Dittmar). 

    Leur but était de construire le chasseur fusée Me 163, qui présentait une flèche de 23.5°.

    D'après l'article de En. Wikipedia (de la fin Mai 2024), les ailes devaient être droites. 

    Mais la masse anormalement forte des réacteurs réels aurait amené à introduire la flèche de 18.5°.  

    Honnêtement, je crois d'avantage à l'influence de la compétence de l'ingénieur Lippisch qui avait réussi à faire voler son avion fusée à 1 003 km/h  à 4 000 m (Mach 0.84) le 2 octobre 1941. }

    Sa longueur est de 10.60 m et sa masse à vide est de 3 800 kg (faible). 

    Sa masse au décollage est de 6 475 kg (elle pouvait aller un peu au-delà de 7.150 kg).

    La charge alaire atteignait donc 298 kg. 

    L'avion décolle "normalement" en presque 1 300 m. 

    Il faut donc allonger toutes les pistes du Reich pour pouvoir décoller sans danger, cela signifiant de 1500 à 2000 m de piste (les autoroutes le permettent très bien).

    Le plafond pratique de 11 450 m était très faible en 1944.

    La montée à 9 000 m demandait un peu plus de 13 minutes, ce qui à quelque secondes près, est le temps du Nieuport 161 de 1938  (13'.48"), avec ses 860 Cv !!!, 

    Ce temps de montée souligne une fois de plus la faiblesse de son rapport poussée/poids.

    Donc, face à ses adversaires il n'était pas toujours le meilleur, loin de là.


    Voyez : Le Spitfire XIV Britannique vole à une Vmax 720 km/h à presque 8 000m.

    Sa masse à vide n'atteignait pas 3 000 kg puis passait à 3 600 kg au décollage, donnant une charge alaire de 160 kg/m² (la masse maximale absolue était 3 854 Kg). 

    Il décollait en 542 m à pleine charge. 

    Il montait à 9 000 m en environ 8 minutes.

    Sa course d'atterrissage était de 700 m.


    Le Bf 109 K, qui résultait d'une purification aérodynamique remarquable; pesait 200 kg de moins que le chasseur Britannique et était aussi rapide.

    Il s'envolait aussi bien

    Il montait à 10 000 m en 6' 42".


    Le chasseur Focke-Wulf TA-152 H, dernier chasseur à hélice du Reich, avait une surface alaire de 23.4 m².

    Il décollait en un peu plus de 400 m au poids de 4 600 kg, montait à 10 000 m en 13' 18" et son plafond était de 14 700 m

    Il démontrait une vitesse de 760 km/h à 12 000 m et un plafond d'environ 14 600 m. .. 

    C'était bien un chasseur de haute altitude mais pas véritablement un intercepteur.


    Le Messerschmitt 262 trahit son âge dès qu'il vole : Le premier de tous ses défaut  est l'énorme durée de son développement (à l'exact inverse du P 51 !). 


    Au combat

    Par contre, son armement déjà très puissant, va devenir encore plus puissant : Il est l'arme la plus efficace du moment pour détruire les bombardiers quadrimoteurs B 17  et B 24.

    Le canon MK 108 tirait avec une V0 trop faible (540 m/s) qui interdisait de tirer de loin. 

    Le MK 103, trois fois plus lourd, avait une V0 de 860 m/s qui lui aurait permis de tirer de plus loin.

    Le premier missile air-air fut le R4M non guidé, qui parcourait de 800 à 1500 m à 525 m/s.

    L'engin de 0.8 m de long et 55 mm de diamètre pesait un peu moins de 4 kg dont 0.52 kg de Torpex dans son ogive.


    Missile R4M



    Cette arme volait droit, personne ne pouvant alors guider un si petit missile.

    Le 18 Mars 1945 fut un grand jour pour la Jagdwaffe : 37 Me 262 attaquèrent un fleuve d'environ 1 200 forteresses volantes protégées par plus de 600 P 51. 

    Grâce à leurs 24 missiles air-air (R4M) par avion (soit 888 missiles au total), les Messerschmitt détruisirent 12 bombardiers au prix de 3 des leurs.

     Vu le nombre des chasseurs US, les 3 Messerschmitt abattus semblent de peu de poids !

    Cette action est retenue universellement comme la plus représentative des capacités hors du commun de ce chasseur.


    Galland, dans son livre (les premiers et les derniers, traduit par Yves Michelet), rapporte avoir attaqué avec 6  Me 262 une formation de 6 Martin Marauder qui furent tous descendus. (au prix de son propre avion, pendant l'atterrissage).


    Ce qui est particulièrement étonnant, c'est que de nombreux Me 262 ont été abattus à la suite de combats dont les récits se ressemblent tous et qui amènent le lecteur à penser que le chasseur Allemand manquait gravement de maniabilité, comme celui qui suit :



    J'ai copié cette photo sur le site, hélas non sécurisé,
    http://www.spitfireperformance.com/mustang/combat-reports/78-anderson-21march45.jpg

    Pourquoi ce manque de maniabilité ? j'ai trouvé plusieurs raisons évidentes :

    • Les commandes assistées n'équipent alors que le P 38, dans ses toutes dernières versions (elles multiplieront d'un facteur 4 ou 5 la rapidité de roulis de ce gros avion).
      • A 800 km/h, ces commandes auraient dû s'imposer !
    • L'empennage horizontal est de type classique (plan fixe + profondeur). Aux grandes vitesses, il eut été bien plus efficace d'avoir un système monobloc.

    Les grands pilotes d'Hitler se faisaient plus rares et ceux qui avaient survécu à de nombreux crashs n'avaient peut-être plus une capacité physique suffisante.

    Par contre, les pilotes Anglo-Saxons commençaient à bénéficier d'authentiques combinaison anti-G.

     

    Conclusion

    Employé en masse un an plus tôt, le Me 262 eut changé la donne contre la 8ème Air Force, avant que le général Doolittle les fasse escorter par des nuées de P 51 B puis D..

    La mise au point de ce Messerschmitt avait été trop difficile. 

    Toutes les gigantesques ressources consacrées à ce chasseur et à d'énormes canons de Flak auraient permis la sortie de milliers de TA 152 A puis C et finalement H, qui auraient pu casser tout aussi brillamment les gros bombardiers Alliés tout en ayant une bien meilleure capacité de combat contre les chasseurs US.

    C'est justement le faible nombre de chasseurs classiques qui à dévoré la Luftwaffe, Dieu soit loué !







    vendredi 5 avril 2024

    Portail de Navigation dans ce blog (mise à jour du 01 VII 2024 *** *** *** ***)

     


    L'Aviation selon Drix, blog essentiellement thématique, ne constitue pas une série de réflexions inscrites dans une chronologie au jour le jour comme dans la plupart des autres blogs.

    Mes articles sont destinés à approfondir des questions qui concernent en général l'Aviation (mais pas seulement) pour essayer de comprendre les conséquences historiques de certains choix. 

    Lorsque cela m'est possible, j'essaye d'affiner chacune de mes interventions, soit pour corriger des rédactions trop rapides, soit parce que j'ai eu accès à des sources qui m'étaient jusque-là inconnues.

    En conséquence, et pour faciliter votre consultation, voici les principales portes d'entrées vers les divers thèmes traités.


    |---- La Guerre de 1914-1918 vue par un poilu inhabituel, 
    |        mon grand-père maternel, artiste peintre, qui avait été rejeté 
    |        du service militaire (vers 1900) après un an sous les drapeaux. 
    |        Malgré sa fragilité supposée, il résista cependant à quatre
    |        années de guerre, passa de l'Artillerie de 75 à la Reconnaissance 
           Aérienne et joua un rôle décisif contre l'ennemi, une fois que
    |        ses compétences eurent été comprises et employées
            
    |
    |---- La mauvaise politique de l'Entre-Deux-Guerres : Elle fut
    |        responsable, pour l'essentiel, de la défaite Alliée de Juin 1940. 
    |        Des crédits trop parcimonieux pour l'Aviation, trop généreux  
    |        pour la Marine, le refus de voir l'évolution du Monde et des
    |        techniques, la sacralisation de la routine et le clientélisme
    |        politique poussé au ridicule, en furent les traits dominants.
    |
    |
    |
    |---- Notions et Techniques de l'Aéronautique, pour vous expliquer,  
    |      si le besoin s'en fait sentir. 
    |
    |---- La Marine et le Fait Aéronaval : Quand l'Aviation et la Marine se rejoignent :
    |        Dans l'Histoire, la Marine fut le premier moyen de projection à avoir existé.
    |        L'Aviation fut le second, tellement fragile au départ, tellement chère aussi. 
    |        Une alchimie qui commença un peu trop tard chez nous, mais qui a fini
    |        par réussir, dès 1946.
    |
    |---- Problèmes communs à toutes les Aviations Militaires :
    |
    |     |-- Maniabilité,  Agilité,  Manœuvrabilité : Peu importe le mot. 
    |     |    Il s'agit toujours de ce qui permet à un pilote de Chasse de 
    |     |    faire ce qu'il veut de son avion. Cela repose sur des 
    |     |    principes de physiques, mais aussi sur des compromis
    |     |    parce qu'un avion seulement très agile ne suffit pas.
    |     |     Les Japonais furent très innovants dans ce domaine
    |
    |     |-- Bases élémentaires du bombardement (première partie de l'article), 
    |     |     la seconde partie présente le bombardier Bloch 210, très dénigré 
    |     |     avant la guerre par des journaux de caniveau. Dans la guerre réelle,
    |     |     ses faibles pertes reflétèrent le bon entraînement des équipages.
    |     | 
    |     |-- Le bombardement en piqué, excellente méthode pour la précision.
    |     |
    |     |-- La protection des bombardiers : En 1939, certains chefs croient les 
    |     |    bombardiers invulnérables : Ils vont déchanter rapidement.
    |     |    Face à la Chasse adverse, il n'y a que la Chasse amie et rien d'autre.
    |     |
    |     |-- L'aviation de Chasse, gardienne du ciel, maîtresse des stratégies de 
    |     |   conquête et de défense.
    |     |
    |     |-- Eléments de tactiques aériennes en 1940.
    |     |
    |     |
    |     |-- Le Transport Aérien Militaire de 1914 au début des années 50 
    |     |    il a fallu près de dix ans pour oser transporter des hommes armés.  
    |     |    Il a fallu encore quinze ans pour lancer une véritable opération
    |     |    tactique essentielle. Depuis, le TAM est incontournable.
    |     |
    |
    |------  Le SE 2010 Armagnac, un grand avion, un peu trop volumineux,
    |          mais très sûr, doté de performances convenables (pas
    |          exceptionnelles). Il aurait permis de créer la notion de charter.  
    |     
    |     
    |     |
    |     |-- Cacher ou fausser des informations pour dominer les autres :
    |     |   Technique ancienne mais efficace seulement pendant un bref instant.
    |        Premier des 2 exemples : Le torpilleur lourd Blackburn Cubaroo, qui fut, 
    |     |    en 1924, un game changer avant la lettre mais que la Royal Navy refusa.
    |
    |
    |        Un échec programmé de longue date : Analyse aussi détaillée 
    |        que possible des forces et faiblesses des 5 puissances Alliés en 1939.
    |        Beaucoup de choix techniques, tactiques et humains furent détestables. 
    |        Nos chefs avaient trop peu travaillé pour comprendre les nouvelles       
    |        conditions de guerre :  Ils ont perdu les batailles de Pologne et de France.
    |        Heureusement, ils n'ont pas perdu la Bataille d'Angleterre.
    |        Mais ils ont perdu celles des Balkans et toute l'entame de la Campagne
    |        à l'Est, à cause des très mauvaises décisions de Staline. 
    |        Merci à Joukov et à ses soldats d'avoir enfin bloqué la Wehrmacht !
    |
    |
    |        
    |------|---   La guerre de 1938 : A force d'exprimer des hypothèses sur les 
    |       |       matériels militaires Français de 1936-1940, j'ai tenté
    |       |       de les faire fonctionner dans cette uchronie qui concerne
    |       |       la crise dite de Munich
    |       |       
    J'ai produit la version 3.4 le 13 Mars 2023 pour introduire des
    |       |       acteurs cachés jusqu'ici. J'ai aussi pensé que certains de mes
    |       |       personnages historiques méritaient un petit coup de projecteur.
    |       |       Les opinions de F.D. Roosevelt sont empruntées au livre de son
    |       |       fils Eliott, général de l'US Air Force à compter de 1941.
    |     
    |     
    |
    |---- Les Aviations militaires de l'Axe en 1940 : Allemagne, Italie, Japon.
    |        Chacune s'est lancée face à son ennemi emblématique :
    |         Pour l'Allemagne, c'était la France, pour l'Italie, c'était le bolchevisme,
    |         pour le Japon, c'était les Etats-Unis. Elles ont gagné les toutes 
    |        premières phases. C'était juste un leurre.
    |         Après, elles ont tout perdu, y compris l'honneur. 
    |
    |       |
    |       |-------  La Luftwaffe Allemande : Une conception initiale remarquable,
    |       |           mais, surtout, des objectifs à terme sacrément mal compris.
    |       |
    |       |-------  La Flak, une remarquable organisation dont le rôle stratégique 
    |       |          indiscutable perdura de 1939 à 1944.
    |       |          La technologie était remarquable mais l'exploitation des
    |       |           informations fut seulement moyenne.
    |       |
    |       |------ Guderian prépare son offensive, sans oublier la Luftwaffe !
    |       |         Evidemment, il va faire sa conversion vers l'Ouest (donc 
    |       |         vers la Manche) pour prendre la totalité des armées Alliées
    |       |          dans sa nasse. Chapeau l'artiste !
    |       |
    |       |
    |       |------  Le Messerschmitt 262, révolution technologique, certes,
    |       |------  mais sans aucune conséquence stratégique pour le Reich.
    |       |         Pourquoi ?
    |       | 
    |       |
    |       |
    |       |------  La Regia Aeronautica Italienne : Prête pour 1935, elle eut
    |       |          initialement du mal à évoluer. 
    |       |          Les avions de 1941 furent très bons, les pilotes aussi.  
    |       |          Le commandement : Quel commandement ?
    |       |  |       |
    |       |   
    |       |------ L'Aviation de la Marine Impériale Japonaise : 
    |       |          Un niveau de départ extrêmement élevé, une conception 
    |       |          particulièrement moderne du combat naval mais quelques 
    |       |           blocages théoriques.
    |       |
    |       |          Elle mit en oeuvre le premier chasseur embarqué
    |       |          apte à triompher de ses adversaires terrestres :
    |       |          Le Mitsubishi A6M2 Zero-Sen.
    |       |
    |       |          La Marine Impériale voulait aussi un bombardier 
    |       |          terrestre moderne capable de couler les navires ennemis :
    |       |          Le Mitsubishi G3M (Nell aux USA) fut le premier dans l'arène. 
    |       |          Il se montra excellent dès sa première bataille navale qu'il 
    |       |          gagna en Décembre 1941.
    |       |
    |       |         L'évolution technique de l'aviation militaire mondiale à partir
    |       |         de 1936 montra à la Marine Impériale Nippone que le G3M 
    |       |         n'était plus au niveau de la concurrence. Elle exigea un
    |       |         bombardier bien plus performant : Ce fut le G4M (Betty aux USA)
    |       |          qui devint la bête noire des Alliés.
    |       | 
    |       
    |------|-- L'Aviation Civile de l'Entre-Deux-Guerres : Elle a conditionné 
    |       |    l'histoire de la Guerre, à la fois techniquement et financièrement. 
    |       |    Les avions qui se vendaient faisaient tourner les usines et
    |         permettaient d'investir pour créer un outil industriel efficace.
    |           
    |       |---  Les courses et les records de vitesse des avions terrestres :       
    |       |       Ils ont modifié la fiabilité des moteurs et des cellules,  ils ont
    |       |       permis aux ingénieurs qui s'y livraient de bien apprendre    
    |       |      
     l'aérodynamique des  petits détails.           
    |       |       Les foules ont vibré des exploits des pilotes héroïques dont la vie
    |       |       tenait si à peu de chose.
    |          
    |      |---  L'aviation Russe après la Seconde Guerre mondiale :
    |      |      Les officiers de Hitler, comme Göring, affectaient de mépriser le niveau
    |      |      technique des ingénieurs Russes.
    |      |      Après la courte euphorie qui suivit l'année 1945, il fallut accepter la 
    |      
    |      réalité : Le niveau technique des soviétiques était loin d'être             
    |      |      négligeable.
    |      |      L'arrivée dans le ciel de la Guerre Froide des premiers MiG 15 eut        
    |      |      un effet glaçant, même si cet avions resta imparfait avant la sortie         
    |      |      en série de son frère le Mig 17, en 1952.
    |      |                
    |      |-- Les Grands Raids et la concurrence des Nations. Cela a défini
    |      |      de nouvelles normes de construction, de navigation et de 
    |      |     méthodologie.
    |      |
    |      | ---- La Traversée de l'Atlantique Nord, immense enjeu 
    |      |      technologique, économique et politique,
    |      |      en un mot : Stratégique.
    |      | 
    |
    |---- L'Aviation du présent (ou du passé récent, voire du futur)
    |      Tenter de comprendre le présent et d'imaginer l'avenir ne tue pas.
    |      Parfois, certaines mauvaises habitudes remontent loin dans le passé.
    |      Certains pays ont tutoyé le sublime, puis leurs mauvais génies
    |      les ont  bloqués dans un rôle secondaire.
    |      Mais il y a aussi d'extraordinaires réussites !
    |
    |
    |---- Hommage et Souvenirs : Ce dont la France doit tirer la (ou les) leçons
    |
    |---- Pourquoi ce Blog : Raison d'exister, conception, auteur
    |


    2 commentaires récupérés:



    En parcourant ce blog, non seulement j'en ai appris énormément sur l'aviation mais j'a plusieurs questions qui me viennent en tête :
    -Pourquoi la nationalisation des entreprises d'aéronautiques fut mauvaise selon vous ?
    -Imaginez que vous être le grand patron de l'armée de l'air durant les années 30 et que vous devez choisir une société pour concevoir les différents types d'avions de notre armée de l'air. Quelles auraient été les bonnes entreprises selon vous (par exemple, choisir Amiot devra construire les bombardiers tactiques, Dewoitine s'occupera des chasseurs etc)
    RépondreSupprimer

    Réponses
    1. Bonjour Romistanker 73306.
    2. I - les nationalisations ont été faites suivant un schéma semi-soviétique, avec, cependant, une indemnisation des industriels lésés. La vision marxiste qui les sous-tendait était ultra-simpliste (donc apparemment facile à comprendre) et, de ce fait, totalement erronée : Tout ce qui ne marchait pas venait du capitalisme.
      Personne ne voulait voir la réalité : Si certaines sociétés étaient bien gérées et donnaient des résultats excellents, d'autres étaient mal gérées et l'Etat lui-même refusait de payer les avions au juste prix ou d'acheter les meilleurs avions pour diverses raisons bizarres.
      L'indemnisations des fondateurs de ces sociétés coûta en plus de l'argent qui manqua pour lancer la production.
      Comme les administrateurs choisi administrativement (= sans aucun lien avec leurs compétences en gestion d'usines aéronautiques) démontrèrent leur incapacité à faire tourner leurs entreprises, il fallu réintroduire les anciens patrons. Mais ceux-ci étaient ma
      intenant sous surveillance syndicale, donc la chaîne de commandement était grippée.                                                                                                                                              
    3. II - Le patron de l'Armée de l'Air aurait dû veiller à ce que les avions soient choisis pour leurs capacités en situation de combat.   La seule expérience de combat simulé dont j'ai connaissance fut réalisée fin 1938 et démontra que le MS 406 ne valaient pas les avions de la génération précédente !                 
    4. Le Nieuport 161 n'aurait pas souffert de ce ridicule achevé.   
    5. Cela n'avait pas de rapport direct avec les entreprises. Il fallait disposer de créateurs libres et passionnés.   
    6. Pour mémoire, cependant, le Hurricane venait d'une société libre, mais le gouvernement Britannique refusa de donner la priorité au bien meilleur Gloster "No Name" F5/34 !
    7.