Évoquer, dans ce blog, la mort du Prix Nobel de Biologie et Médecine François Jacob surprendra plus d'un de mes lecteurs.
Mais j'espère leur montrer que je suis toujours sur le même chemin.
Avant de démontrer son authentique génie de la Biologie moderne, François Jacob fut un non moins authentique héros sacré Compagnon de la Libération, une espèce inéluctablement en voie de disparition.
Il a tout quitté à 20 ans, en Juin 1940, pour rejoindre la France Libre et se battre pour la France.
Comme il avait commencé ses études de médecine, il a été affecté à la Colonne Leclerc, en tant qu'infirmier, lui qui voulait tant se battre avec des armes. Mais il faut aussi soigner les soldats.
Cela a continué jusqu'après le débarquement de la 2ème DB en Normandie où il fut très gravement blessé par une bombe Allemande, alors qu'il veillait un très grand blessé.
Après des soins et une convalescence interminable (7 mois), il finit ses études de médecine par une (vraie) thèse de médecine sur un antibiotique.
Sa chance fut de rencontrer André Lwoff à l'Institut Pasteur et de se lancer dans les arcanes de la Génétique bactérienne en même temps que dans la Biologie Moléculaire.
Il a obtenu le Prix Nobel conjointement avec ses amis André Lwoff et Jacques Monod pour leur travail sur le mécanisme de régulation de l'opéron lactose.
Mais, en ce qui me concerne, il en aurait mérité un également rien que pour avoir postulé l'existence de l'ARN messager, puis pour en avoir démontré l'existence avec un ami américain.
Je l'ai rencontré une fois il y a une petite dizaine d'années et je peux vraiment dire que, comme c'est souvent le cas avec les vrais grands hommes, il était d'un accès extrêmement facile, d'une agilité intellectuelle remarquable et qu'il avait vraiment beaucoup d'humour et de vivacité.
Les vraiment très grands scientifiques sont assez rares.
Les vrais héros également.
Mais François Jacob appartenait en même temps à ces deux catégories.
En cela, pour moi il était unique. Il nous manque déjà...
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