J'ai déjà évoqué la problématique des systèmes anti-missiles. Il est temps d'en revoir les différentes implications.
Les résultats de l'Irone Dome
La campagne militaire Protective Edge (8 Juillet - 26 Août 2014) qu'Israël a déclenchée contre Gaza en représailles des bombardements du Hamas a été l'occasion d'une importante série de communications Israéliennes sur les résultat du fameux système anti-missile Dôme de Fer.
Pendant les 50 jours de combats, le Hamas a tiré 4 600 missiles. Le Dôme de Fer est réputé en avoir abattu 735, soit, arithmétiquement parlant, 16 %.
Cependant, le commandement de Tsahal revendique un taux d'interception de 90%, parce que les 9 batteries de missiles Tamir ne tirent que sur les missiles qui vont tomber sur des zones peuplées.
De ce qui précède, on peut déjà tirer l'idée que 74 missiles correctement orientés sont tombés sur des zones sensibles d'Israël.
On peut absolument comprendre que le système Israélien ne soit tiré que parcimonieusement, vu le prix d'un Tamir (de 50 000 à 62 000 $ suivant les sources), particulièrement cher par rapport au prix des fusées Qassam (800 $).
D'un autre côté, le choix de n'abattre que les missiles orientés vers des cibles de valeur pourrait un jour se révéler catastrophique.
Ce serait le cas si une amélioration des vecteurs hostiles pouvait leur conférer une trajectoire terminale imprévue.
Polémique en cours
L'analyse du Professeur Postol (Professeur de Physique au MIT) sur ce sujet a retenu considérablement l'attention des sphères de la défense aérienne des USA, d'autant plus qu'il avait, après la première Guerre du Golfe, démontré l'inefficacité du missile Américain Patriot de Raython contre les Scud Irakiens.
Il commence par réfuter l'argument selon lequel les faibles pertes Israéliennes étaient dues à la protection du Dôme de Fer.
Il l'attribue ce fait positif au système d'alerte et d'abris Israéliens auxquels je me dois d'ajouter la discipline remarquable des citoyens de ce pays.
Cependant, ce n'est pas parce que la charge d'un Tamir explose que celle de sa cible en fait autant.
Se fondant alors sur les innombrables photographies publiques ou privées données comme preuves des interceptions par des Tamir, il en valide une seule comme authentique (figure 14 du document cité en tête de paragraphe).
Postol explique que la charge explosive des fusées du Hamas est située à leur proue, tandis que la charge destructrice des Tamir est située plus en arrière de la partie homologue.
Elle expulse des sous-projectiles métalliques à une vitesse de 2 100 m/s (Mach 7), ce qui leur confère une énergie cinétique considérable.
Le déclenchement du tir est obtenu par la détection du retour de photons lasers de la longueur d'onde émise par le Tamir.
Postol explique que la charge explosive des fusées du Hamas est située à leur proue, tandis que la charge destructrice des Tamir est située plus en arrière de la partie homologue.
Elle expulse des sous-projectiles métalliques à une vitesse de 2 100 m/s (Mach 7), ce qui leur confère une énergie cinétique considérable.
Le déclenchement du tir est obtenu par la détection du retour de photons lasers de la longueur d'onde émise par le Tamir.
Schéma idéal d'interception (Fig 3 du document Postol) |
Même si ces opérations vont très vite, elles prennent quand même du temps au moment où les deux missiles, tous deux très rapides, se croisent.
On peut imaginer sans peine que les critiques, à mon avis très constructives, du professeur Postol seront analysées très attentivement par les constructeurs du Dôme de Fer (comme, probablement, par ceux des Qassam).
Aussitôt, bien sûr des attaques ont été portées contre cette analyse.
Elles sont menées surtout par des généraux Israéliens.
A la différence des arguments rationnels de Postol, il s'agit en général d'arguments que je me permettrais de qualifier de politiciens.
Par exemple, le général Uzi Rubin, entièrement impliqué dans le développement de la défense anti-missile Israélienne, de ce fait à la fois juge et parti, critique Postol : "il a examiné des vidéos prises par des smartphones et des caméras de la presse montrant les traces laissées par nos intercepteurs, mais dans lesquels les fusées ennemies restent invisibles. A partir de ces vues très partielles, il a tiré une géométrie d'interception qui convient à sa sous-estimation des performances du Dôme de Fer. Il en sort une estimation intuitive à 5 - 10 % de succès. Ces estimations sont fausses."
L'Institut Israélien des Etudes pour la Sécurité Nationale avait publié une analyse étrangement semblable à celle-ci en ce qu'elle refusait tout crédit à des documents vidéo qui ne seraient pas issus de caméras sophistiquée comme celles utilisées en trajectographie.
C'est le type de réfutation méprisante des cuistres politiciens.
Rappel juste destiné à alimenter leur réflexion, si une même interception a été filmée par plusieurs smartphones, la probabilité que ces films soient synchronisés étant infinitésimale, les conclusions que l'on peut en tirer ont alors de bonnes chances d'être beaucoup plus solides que celles issues d'une seule caméra même hypersophistiquée.
Le Jerusalem Post du 13 Septembre 2014 s'appuie sur un article de 2013 du Dr Faber (malheureusement en Hébreu), expert du domaine, pour exprimer une autre critique, qui concerne l'ensemble du système de missiles anti-missiles Israéliens, chacun d'entre eux étant adapté à un missile ennemi (balistique, tactique ou à courte portée).
En gros, Faber estime que, quel que soit le niveau de la menace, Tsahal peut escompter détruire un tiers des missiles de tous types lancés contre lui.
Mais, pour chaque missile ennemi arrivant, quel que soit son type, il faut lancer au moins 2 intercepteurs.
La note est très salée, largement supérieure à 10 milliards de dollars.
Une précédente opération militaire Israélienne avait dû se terminer le jour où le stock de fusées Tamir avait été entièrement consommé.
Faber considère que les fusées type Qassam sont justiciables de pièce d'artillerie type Phalanx CWIS, probablement bien moins coûteuses.
La revue Indian Strategic Studies a publié le 4 Août 2014 une étude intéressante où elle montre l'analogie du Dôme de Fer avec notre Ligne Maginot.
On y démontre que le succès des anti-missiles (et ceci concerne à la fois les Patriot de la 1ère Guerre du Golfe et le dôme de Fer) est avant tout un succès psychologique pour les populations "protégées" (même si la protection est illusoire).
En réalité, c'est un immense succès politique.
- L'impact frontal direct est, par définition, exceptionnellement rare. Mais, dans le cas d'un passage proche suivant une trajectoire colinéaire à celle menant à un impact frontal, l'impact latéral d'un sous-projectile de Tamir sur le corps du missile Qassam est bien plus fréquent. Pourtant, il n'a, en général, aucune chance d'entraîner la détonation de l'engin du Hamas, parce que les trajectoires des sous-projectiles ne croisent quasiment jamais celle de la charge du missile visé. C'est une question de délai.
- Dans le cas où le Tamir arrive selon une trajectoire orthogonale à celle du Qassam, les sous-projectiles suivent une trajectoire subparallèle à celle de ce dernier et ne peuvent pas le détruire.
- Enfin, une arrivée du Tamir selon une trajectoire colinéaire à celle du Qassam n'a aucune chance de le détruire.
On peut imaginer sans peine que les critiques, à mon avis très constructives, du professeur Postol seront analysées très attentivement par les constructeurs du Dôme de Fer (comme, probablement, par ceux des Qassam).
La riposte des décideurs israéliens
Aussitôt, bien sûr des attaques ont été portées contre cette analyse.
Elles sont menées surtout par des généraux Israéliens.
A la différence des arguments rationnels de Postol, il s'agit en général d'arguments que je me permettrais de qualifier de politiciens.
Par exemple, le général Uzi Rubin, entièrement impliqué dans le développement de la défense anti-missile Israélienne, de ce fait à la fois juge et parti, critique Postol : "il a examiné des vidéos prises par des smartphones et des caméras de la presse montrant les traces laissées par nos intercepteurs, mais dans lesquels les fusées ennemies restent invisibles. A partir de ces vues très partielles, il a tiré une géométrie d'interception qui convient à sa sous-estimation des performances du Dôme de Fer. Il en sort une estimation intuitive à 5 - 10 % de succès. Ces estimations sont fausses."
L'Institut Israélien des Etudes pour la Sécurité Nationale avait publié une analyse étrangement semblable à celle-ci en ce qu'elle refusait tout crédit à des documents vidéo qui ne seraient pas issus de caméras sophistiquée comme celles utilisées en trajectographie.
C'est le type de réfutation méprisante des cuistres politiciens.
Rappel juste destiné à alimenter leur réflexion, si une même interception a été filmée par plusieurs smartphones, la probabilité que ces films soient synchronisés étant infinitésimale, les conclusions que l'on peut en tirer ont alors de bonnes chances d'être beaucoup plus solides que celles issues d'une seule caméra même hypersophistiquée.
Des visions différentes
Le Jerusalem Post du 13 Septembre 2014 s'appuie sur un article de 2013 du Dr Faber (malheureusement en Hébreu), expert du domaine, pour exprimer une autre critique, qui concerne l'ensemble du système de missiles anti-missiles Israéliens, chacun d'entre eux étant adapté à un missile ennemi (balistique, tactique ou à courte portée).
En gros, Faber estime que, quel que soit le niveau de la menace, Tsahal peut escompter détruire un tiers des missiles de tous types lancés contre lui.
Mais, pour chaque missile ennemi arrivant, quel que soit son type, il faut lancer au moins 2 intercepteurs.
La note est très salée, largement supérieure à 10 milliards de dollars.
Une précédente opération militaire Israélienne avait dû se terminer le jour où le stock de fusées Tamir avait été entièrement consommé.
Faber considère que les fusées type Qassam sont justiciables de pièce d'artillerie type Phalanx CWIS, probablement bien moins coûteuses.
La revue Indian Strategic Studies a publié le 4 Août 2014 une étude intéressante où elle montre l'analogie du Dôme de Fer avec notre Ligne Maginot.
On y démontre que le succès des anti-missiles (et ceci concerne à la fois les Patriot de la 1ère Guerre du Golfe et le dôme de Fer) est avant tout un succès psychologique pour les populations "protégées" (même si la protection est illusoire).
En réalité, c'est un immense succès politique.
Conclusion
Les missiles intercepteurs semblent tous conçus de manière assez semblable et ne peuvent pas avoir une efficacité suffisante pour protéger parfaitement ce qu'ils doivent protéger malgré un coût exorbitant.
Une autre approche serait peut-être plus efficace, mais les décideurs, qui appartiennent tous, plus ou moins, à la sphère politique, ne s'y intéressent pas.
Leurs électeurs Israéliens sont plus sensibles à la démonstration quotidienne et concrète que l'on fait quelque chose pour eux, et que cela coûte cher.
C'est donc un moyen d'éviter la paix aussi efficace que les fusée Qassam.
Avant de regarder le système anti missile Israélien il n’est pas inintéressant d’analyser la menace des roquettes du camp adverse.
RépondreSupprimerJ’utilise le mot de roquette car effectivement se sont des systèmes balistiques très simples. Les premiers modèles n’étaient que des bricolages de lycéen d’à peine 5 km de portée puis petit à petit ce bricolage s’est affiné pour obtenir des roquettes de 20 km de portée. De plus il semble que le Hamas ai importé des roquettes iraniennes de 75 km de portée.
Vous donnez un chiffre de 4600 projectiles tirés il est évident que ce nombre important n’est atteignable par le Hamas que si leurs systèmes sont simple sinon simpliste. L’idée est d’utiliser en masse des projectiles pas chers.
Maintenant quel danger représente ces roquettes ? Pratiquement aucun, militairement parlant le tir de ces roquettes ne peut avoir d’impact matériel significatif car non guidée et de charge militaire faible. Humainement je crois qu’avec les ~10.000 roquettes tirées depuis le début on a moins de 20 morts… Comme vous le dites c’est essentiellement via une organisation de défense passive efficace qui explique le faible nombre de mort.
Il ressort de tout cela que les roquettes Kassam sont des armes non pas militaires mais politiques.
Politique interne essentiellement pour montrer au peuple palestinien que quelqu’un les défend contre Israël. Nous passerons sur le fait que ces tirs ne peuvent avoir d’effet matériel et entraine des rétorsions comme la campagne Protective Edge qui a fait bien, bien plus de mort palestinien que les roquettes en Israël.
Du coup et symétriquement Iron Dome est aussi une arme politique. Factuellement Israël pourrait fort bien laisser tomber les roquettes et organiser des réparations quand le besoin s’en ferait sentir, cela leur couterait sans doute moins cher. Oui mais un pouvoir politique ne peut laisser un danger même symbolique mais stressant persister contre son peuple.
Ainsi le gouvernement israélien répond de deux façons qui ne sont pas plus définitive l’une que l’autre. L’une est l’action offensive militaire pour détruire l’infrastructure militaire du Hamas (tunnel, atelier de construction de roquette etc…) et l’autre une défense passive via l’Iron dome.
L’iron dome est visible avec la trainée de fumée et l’explosion et c’est bien là son objectif.
Après je ne suis vraiment pas assez compétent et je n’ai pas les données pour juger de l’efficacité réelle du système. Néanmoins je ferai remarquer que les roquettes suivent une trajectoire balistique éminemment prédictible ; nous ne sommes pas en présence de tète MIRVé.
Nous sommes bien d'accord sur tout.
SupprimerMa seule réserve est sur votre tout dernier paragraphe.
Il se trouve que je m'amuse à faire voler en RC un petit quad-coptère de 50 gr d'origine chinoise et de prix assez modique. Il dispose d'un système de stabilisation remarquablement efficace et j'imagine qu'il ne serait pas très difficile de rendre les fusées aérodynamiquement mobiles, l'éventail des possibilités paraît grand.
OK, c'est presque un jouet, mais les IED ont utilisé des électroniques grand publique et se sont révélées très difficile à contrer.
Je ne comprends pas très bien la critique sur les missiles ennemis balistique, tactique et courte portée. Iron dome est un système anti roquette courte portée 3-25 km, il n’est pas destiné à contrer les missiles intermédiaires iraniens qui seraient géré par les Arrow II et II+. Ce système ne contre pas un ennemi étatique qui pourrait amener la destruction de l’état c’est important de la dire.
RépondreSupprimerLa solution du CIWS Phalanx qui n’est pas destiné à la défense de zone mais à la défense de point (ex navire en défense terminale) me semble loufoque, à moins de ceinturer les villes et villages de ceinture de Phalanx je ne vois pas … en plus il est certainement plus sain de lancer des rafales de 50 obus par seconde en l’air, après tout ce n’est comme si ces obus allais retomber… Faber est vraiment un spécialiste ?
Alors Ligne Maginot ? Je vois deux effets délétères de la ligne Maginot, le siphonage des budgets et la stérilisation de la pensée stratégique et tactique militaire.
Le siphonage des budgets effectivement est un danger mais étant donnée l’aide des USA ce danger est à relativiser d’autant que le budget de la défense ne semble pas impacté par la création du système Iron dome.
La stérilisation de la pensée stratégique, tactique. Le Hamas et le Hezbollah pose un problème stratégique à Israël, on le sait ils ne peuvent être éradiqué par de « simples » actions militaires. La campagne Protective Edge est un pis-aller qui ne résout rien. Les tunnels ont été détruits mais le danger reviendra et il faudra recommencer. Mais du moins on voit bien que l’action de protection n’inhibe pas l’action offensive comme cela fût le cas pour nous en 40.
Je ne vois donc pas de syndrome ligne Maginot cette comparaison n’est pas raison.
La fiche du Dr Faber (http://www.zoominfo.com/p/Nathan-Farber/1258593673) montre qu'il devrait être compétent.
SupprimerJ'ai sûrement écrit trop vite, le Dôme de Fer n'a rien à faire avec les missiles tactiques à courte portée ou balistiques à moyenne portée potentiellement nucléaires. Mais Faber estime que la défense anti-missile Israélienne, avec uniquement des anti-missiles contre toutes les menaces est hors de prix.
Il calcule que les 1000 Arrow nécessaires pour les 400 missiles balistiques Iraniens coûteraient 3 milliards de dollars, que 2000 intercepteurs Fronde de David devant contrer les 1000 missiles tactiques tactiques coûteraient 2 milliards de dollars et que les missiles du Dôme de Fer coûteraient plus de 6 milliards de dollars.
Donc le siphonnage de budget est là.
Quand à la pensée stratégique, pour l'instant, si je constate comme toute personne de bonne fois l'écrasante supériorité Israélienne sur le plan tactique et militaire, cette constatation ne m'inspire aucune admiration sur la vue stratégique des chefs de Tsahal. La manœuvre extraordinaire d'Ariel Sharon pendant la Guerre du Kippour est bien loin !
A force de faire la guerre à de super-guerriers, les Palestiniens s'aguerrissent, deviennent inventifs, très efficaces et personne ne peut mettre en doute leur courage.
Tuer une majorité de femmes et d'enfants à Gaza n'est pas une stratégie, elle peut, à long terme, couper le robinet financier US.
Heureusement pour Nethaniahou, les chefs du Hamas procèdent du même système de pensée et les intégristes Islamistes agissent de manière encore bien pire.
La Ligne Maginot n'a pas bloqué les capacités offensives par elle-même, mais elle a entraîné les politiciens à choisir des officiers généraux incapables de manœuvrer.
Lorsque Gamelin a lancé l'offensive de la Sarre, il a été furieux de voir la mollesse de l'action (mais, à la différence de Joffre, il n'a pas limogé les responsables).
Bonjour Drix,
SupprimerVous dites « Faber estime que la défense anti-missile Israélienne, avec uniquement des anti-missiles contre toutes les menaces est hors de prix. »
Je le conçois fort bien mais cette phrase a l’air de faire croire qu’il y a un choix ce qui n’est pas le cas. Avec la technologie qui est accessible aujourd’hui c’est missile ou rien. Aux USA on a les prémisses de la technologie laser qui (peut être) permettra un coût marginal quasi nul du tir d’interception mais on en est pas encore à avoir une application militaire.
Maintenant des nombres sont donnés (1000 Arrows, 2000 Frondes de David etc…) qui sont issus d’un méchant calcul arithmétique. Le vrai nombre d’intercepteur est un secret qui est soigneusement caché (en tous cas je n’ai rien trouvé sur internet) qui doit être très largement en deçà des milliers cités mais ce flou lui-même est facteur d’incertitude pour l’adversaire.
Mais qu’importe car ce parapluie (même troué) anti-missile n’est qu’un élément parmi d’autres de la défense israélienne.
La première ligne est la diplomatie ce que l’on oublie, en effet Israël n’a actuellement pas d’ennemi étatique avéré. Les choses fluctuent comme par exemple avec la Turquie qui était pratiquement un partenaire au début des années 2000 avant un fort refroidissement. Même l’Iran qui est présenté par le gouvernement israélien comme un ennemi a d’autres chats à fouetter. Aujourd’hui les ennemis d’Israël sont des organisations non étatiques Hezbollah et Hamas.
La seconde ligne est donc cette défense anti-missile qui n’est probablement pas capable de stopper une attaque de missile saturante mais peut-être capable de la rogner suffisamment pour la rendre gérable.
La troisième et ultime défense reste le nucléaire qui est entouré d’un nimbe de mystère qui là aussi sert la dissuasion.
Pour en revenir au siphonnage du budget on ne peut s’appuyer sur ces chiffres (les milliards) tirés du chapeau, de plus le développement du programme est appuyé par les USA. Les questions factuelles qui se posent sont :
- Détecte-t-on une baisse des autres budgets de la défense air/terre/mer?
- Détecte-t-on une baisse des budgets des autres ministères (éducation, justice etc…)
Si c’est non (et je ne le sais pas…) alors on ne peut parler de siphonnage. Ce qui n’empêche pas de dire qu’une défense anti-missile coûte cher à n’en pas douter.
Pour ce qui est de la pensée stratégique je note juste que ce n’est pas l’Iron dome qui entraîne une paralysie intellectuelle mais la situation stratégique elle-même.
SupprimerQuelle est-elle ? Je l’ai dis en je ne crois pas me tromper mais Israël n’a pas d’ennemis étatiques avérés comme ce fût le cas au bon (?) vieux temps de l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. Comme vous le dites la guerre du Kippour est loin !
Reste le Hezbollah et le Hamas et nous avons là une situation de Pat.
En effet ces organisations ont très exactement 0% de chance de détruire Israël et à peu près autant de chance d’infléchir la politique du gouvernement israélien à coup de roquettes. Certes quand le conflit dure le combattant le moins avancés apprend du plus avancé, Napoléon et Hitler l’ont appris à leur dépend. Le Hezbollah l’a montré en 2006 mais en défensive et sur son terrain alors qu’en offensive ils n’ont guère brillés, tout simplement car ils sont trop faibles.
A contrario Israël a 0% de chance d’éradiquer ces organisations qui sont quoi qu’il en soit l’émanation d’un peuple sauf à devenir un monstre et éliminer ce peuple.
Il n’y a donc pas de solution militaire ce qui implique que l’Iron dome par lui-même n’est pas un frein à la pensée militaire israélienne, ni un frein a la capacité offensive de Tsahal et de son commandement Protective Edge l’a bien montré d’ailleurs.
Sinon merci encore pour vos billets qui me permette souvent de rebondir et de mettre mes pensées au clair.
Merci, cher ami, pour vos deux contributions qui m'obligent, évidemment, à réfléchir et à m'informer d'avantage.
SupprimerCe qui me gène chez les deux belligérants que nous venons d'évoquer, c'est que l'essentiel de leurs actions visent non pas à agir sur le monde réel mais sur des symboles.
J'ai l'impression que Hamas + Hezbollah comme Israël s'effondreraient si la guerre de probablement plus de cent ans (je ne vois aucune possibilité de paix même à long terme) qui les oppose venait à s'arrêter.
Mais le prix humain - essentiellement Palestinien, mais pas seulement - en est vraiment disproportionné.
Vous avez raison, cette analyse du Colonel Goya est très fine et équilibrée.
RépondreSupprimerEt il utilise, ce que je n'avais pas fait, la comparaison avec les bombardements de la IIème Guerre Mondiale qui n'ont pas eu - eux non plus, de résultat politique sur les populations - mais qui en ont eu sur la production.
Mais j'ai l'impression que pour certains dirigeants, la guerre est tout ce qui leur permet de continuer à tenir le pouvoir.