mercredi 3 septembre 2014

Il y a cent dix ans, la Reconnaissance Stratégique naissait et déclenchait la Bataille de la Marne (révisé le 03 / 03 / 2024 ***)


Le 2 Septembre 1914, le caporal Louis Bréguet, emmenant comme observateur le lieutenant André Watteau et pilotant un appareil de sa conception (un Bréguet U2), découvrait l'inflexion de trajectoire de l'armée von Kluck.


Bréguet U2, ancêtre des avions de la reconnaissance stratégique (cela ne s'invente pas !) - Le pilote est à l'arrière - photo récupérée sur http://jn.passieux.free.fr/html/BreguetU2.php.




Les officiers d'état-major du général Français Joffre (et qui connaissaient les ordres du général Allemand von Moltke à son subordonné von Kluck) refusèrent de les croire. 

Ils agirent de même le 3 Septembre avec les rapports du capitaine Bellenger, qui dirigeait l'aviation de la VI ème armée Française de Maunoury.

Bellenger décida de court-circuiter la voie hiérarchique et alla directement au QG du Général Gallieni qui dirigeait la défense de Paris. 

Il informa les officiers de liaison de Gallieni et du général Britannique French qui informèrent leurs chefs respectifs.

Gallieni donna alors au général Maunoury l'ordre de se préparer à attaquer sur l'Ourq. 

C'était le début de la Bataille de la Marne, qui fut une victoire stratégique, tout autant que celle de Valmy l'avait été en 1792.



Il est possible que certains de mes lecteurs me fassent remarquer que ce fut une victoire horriblement coûteuse en hommes, ou, encore, soulignent que nos troupes furent incapables de mener à fond l'exploitation de cette victoire.

Ces remarques seraient tout à fait pertinentes.

Mais l'important est que cette victoire a bloqué définitivement la progression de l'armée de Guillaume II qui croyait la victoire à portée de sa main. 

Elle dut retraiter puis s'enterrer. 

Même les monstrueuses offensives Allemandes de 1918 ne purent retrouver le chemin de la victoire.

C'est en cela que la victoire de la Marne est stratégique.


Et c'est aussi en cela que la reconnaissance aérienne de Louis Bréguet et André Watteau est une reconnaissance stratégique : En profondeur du dispositif ennemi, elle a permis d'en déceler les intentions, permettant de contrer une mécanique jusque là parfaite.


En Mai 1940, le dispositif choisi par Gamelin (voir ici ) interdisait un tel sursaut, d'autant plus que, cette fois, les Allemands, dont les avions espions nous survolaient tous les jours impunément, connaissaient parfaitement notre dispositif et nous rendaient très difficile la réciproque.

Pourtant, comme je l'ai dit dans cet article, nos équipages de reconnaissance avaient vu et prévenu leurs chefs exactement au bon moment...
















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