- La Guerre Hispano-Américaine de 1898, qui a permis aux USA de capter toute une série de marchés jusque-là réservés à l'Espagne tout en fabriquant une pseudo-indépendance pour les anciennes colonies Espagnoles (les Philippines, Cuba, etc...) ;
- La Guerre Russo-Japonaise de 1904-1905, qui a permis au Japon de conquérir la Corée et la Mandchourie.
- Bataille de Santiago de Cuba (3 Juillet 1898), où la présence du seul cuirassé Espagnol Jaime I aurait, dit-on, suffit à inverser le cours de l'Histoire.
- Bataille de Tsushima (27-28 Mai 1905), dans laquelle on peut certes admirer le talent de l'amiral Togo et de ses marins, mais où l'on doit voir aussi l'action de sape insidieuse de l'Angleterre qui multiplia les obstacles à la progression de la flotte Russe, lui interdisant le Canal de Suez et, de ce fait, qui fut à l'origine d'un important retard et de très mauvaises conditions tactiques.
Plan d'engagement de la Bataille de Tsushima |
HMS Dreadnought - On voit 2 des 3 tourelles orientées vers l'avant et les 2 tourelles orientées vers l'arrière. Les barres inclinées collées à la coque sont les tangons des filets anti-torpilles Bullivant |
L'US Navy introduisit un perfectionnement bien plus fondamental en supprimant les tourelles latérales de l'artillerie principale pour les installer à un niveau supérieur aux tourelles avant et arrière.
Cela donnait une capacité de tir quel que soit l'état de la mer. Mais cela renchérissait encore le prix de ces navires.
Cartes des 3 principales phases de la Bataille du Jutland - Les Anglais en bleu - les Allemands en Rouge. |
Mes lecteurs peuvent se souvenir que les expériences de Billy Mitchell (en 1921) avaient démontré la fragilité des plus solides de ces navires face aux attaques aériennes.
Les opérations commencèrent en 1939 par des opérations de "corsaires" Allemands dans l'Atlantique Nord et dans l'Atlantique Sud.
Il s'agissait d'empêcher les navires marchands Alliés de ravitailler le Royaume Uni.
L'intérêt tout à fait stratégique d'employer un navire de ligne comme corsaire dans la guerre de course est de pouvoir capturer des navires appartenant à l'ennemi, à la fois pour ravitailler le corsaire (en fuel comme en nourriture) et, si c'est possible, pour récupérer sa cargaison au profit du pays armateur.
Un autre avantage est de bloquer le ravitaillement ennemi.
C'est plus facile à un navire de ligne parce que tout navire de ce type dispose d'un équipage très important (1 000 à 2 500 hommes) dont on peut, sans difficulté, soustraire le nombre d'hommes nécessaires pour armer - au sens de faire naviguer - les navires capturés.
Si la capture demande trop de temps, la destruction totale est une option encore plus simple (mais moins juteuse)...
Des escadres Anglo-Française furent employées pour contrer de telles opérations, mais il est symptomatique qu'aucun navire Français n'ait fait partie de l'opération qui coinça le "cuirassé de poche" Graf Spee en face de Montevideo - Rio de la Plata (Uruguay).
Les amiraux Britanniques ne cherchaient en aucun cas à développer la fraternité d'armes avec les nôtres, et encore moins à partager les lauriers d'une victoire navale (qui fut en fait un simple sabordage).
Il en alla de même pour les opérations du Printemps 1940 en Norvège où nos navires furent cantonnés à des rôles, certes utiles, mais secondaires, d'escorte et de reconnaissance : Notre Marine ne prit d'ailleurs, à ma connaissance, aucune initiative autonome en temps et en heure.
Quelques définitions
{En 1914, une épaisseur de 250 mm à la ceinture était très bien vue, mais en 1935, une ceinture de 320 mm était devenue la base de travail.
Inutile de dire que les aciers de 1935 étaient bien plus protecteurs que ceux de 1914.}
Un navire de ligne est un navire d'artillerie qui vise à détruire toute forme d'opposition militaire par l'emploi de canons puissants tirant des obus particulièrement destructeurs (je ne parle, en l'occurrence, que de l'artillerie principale, sans tenir aucun compte de l'artillerie opposée aux divers types de destroyers ni de l'artillerie anti-aérienne).
Ce qui fait la puissance de ses canons tient dans plusieurs caractéristiques :
- Le calibre des obus, en 1939, part de 280 mm pour monter jusqu'à 460 mm. Plus le calibre est grand, plus les dégâts causés à l'ennemi sont importants.
- La masse de l'obus (ici, elle va de 300 kg à 1460 kg). En simplifiant outrageusement, elle se décompose en masse structurale et en masse d'explosif. Pour détruire un cuirassé adverse, la masse structurale doit être très forte, mais pour bombarder des personnels, la masse d'explosif doit être importante. La masse d'explosif sert aussi à disloquer les volumes internes des navires que l'obus a réussi à percer.
- La longueur du tube (exprimée en nombre de calibres de l'obus envoyé) correspond à l'élan donné à cet obus dans le tube du canon : Plus ce nombre est important, plus la vitesse de l'obus à la sortie du tube est élevée pour un même calibre et une même charge propulsive, et plus l'obus aura de chance de percer la cuirasse de l'ennemi.
- La portée maximale des obus, donnée en mètres, est une fonction de la vitesse à la sortie de la bouche du canon, de la masse de l'obus et de sa forme aérodynamique. La portée maximale d'un canon est obtenue - théoriquement - à la hausse de 45°, pour un canon neuf et avec la charge propulsive la plus élevée compatible avec la résistance du canon.
- Pratiquement, cette portée n'a qu'une valeur publicitaire. Ainsi, le canon de 330 mm des croiseurs de bataille Français avait une portée maximale de 41 700 m (à 35°) mais la portée utile contre un navire de guerre n'atteignait pas, semble-t-il, 30 000 m.
- Par contre, cette portée maximale avait un sens pour bombarder des objectifs terrestres.
- La cadence de tir, qui s'exprime en nombre de coups par minute (cpm), caractérise la puissance de feu d'un navire de ligne. La masse d'une salve (ensemble des obus tirés au même moment par une tourelle) ou celle d'une bordée (ensemble des obus tirés à la même seconde par un navire) complètent cette information.
- La dispersion des tirs, qui est la distance moyenne entre les points d'impacts les plus éloignés d'une même salve. Elle est, entre autres, la conséquence mécanique de l'expansion latérale des gaz ayant propulsé un obus dans le canon vers les autres obus tirés par une même tourelle au moment où ils sortent de leur tube.
- On peut imaginer aussi que, pendant le trajet de ces obus vers leur cible, ils sont soumis à d'autres facteurs :
- La présence de vent à haute altitude qui modifie la portée et la direction.
- Si la charge de l'obus est faiblement dissymétrique, l'obus, en tournant sur lui-même, peut avoir une trajectoire en spirale.
- Par ailleurs, la vitesse initiale de l'obus étant toujours largement supersonique (Mach 2.5 à Mach 3) crée une onde de choc puissante qui peut interférer avec la trajectoire des autres obus tirés par la même tourelle.
- Ainsi, à partir de tirs conduits à Mers-el-Kébir en Mai 1948 avec le cuirassé Richelieu, on mesura, à 26 500 m, une dispersion moyenne de 525 m qui fut réduite à 300 m après introduction d'un délai de 0.060 seconde entre le tir des canons 1 et 3, d'une part, et le tir des canons 2 et 4, d'autre part. Voici le texte original que j'ai copié/collé :"'Richelieu had delay coils for the center guns of each turret fitted in 1947-1948 when a tighter dispersion pattern was desired in order to take the maximum advantage of radar fire control. During tests at Mers el-Kébir in May 1948, the measured average dispersion at 26,500 meters (29,000 yards) was 525 meters (575 yards) without the firing delay and 300 meters (330 yards) with a 0.060 second firing delay (at this time the guns had all fired more than 200 shells without refit)."
- Certains forums en langue Anglaise font semblant de citer la même source et annoncent pourtant une dispersion de plus de 1 700 m !!! En fait, ces valeurs ont bien existé, mais uniquement avec des obus d'exercice certainement très mal réalisés.
- Ainsi que la dernière phrase du texte de NavWeaps le dit ci-dessus, l'usure des canons, en élargissant la lumière des tubes, introduit de légers mouvements aléatoires des obus qui modifient leurs angles de sortie.
- La qualité de la conduite de tir : Sous ce terme, on doit ranger premièrement tout ce qui permet de repérer un navire ennemi, d'en évaluer la distance précise, de définir la hausse des canons de chacune des différentes tourelles.
- A cela s'ajoute des calculs pour tenir compte de l'influence des divers facteurs pouvant affecter la trajectoire des obus, comme, en particulier, la vitesse et la direction du vent à très haute altitude. Lorsque le tir concerne une grande distance, on doit même tenir compte de la force de Coriolis qui dépend de la latitude.
- En effet, le trajet d'un obus jusqu'aux très longues portées peut excéder nettement la minute.
- A l'époque dont je parle, on agissait par approximation successives, et le succès était en vue lorsque le navire ennemi était encadré : "Coup court - Augmentation de la hausse - Coup long - Diminution de la hausse de la moitié de ce qui venait d'être ajouté - But !!!! (cas le plus favorable, Merci Papa !)".
- A la fin des années 1900, on commençait déjà à utiliser des calculateurs analogiques (le calculateur mettait en œuvre un système qui utilisait un mécanisme suivant une fonction bien adaptée).
- A l'heure actuelle, ces calculs sont entièrement informatisés, donc sont numériques. La combinaison Radar, Lasers et GPS permet de réduire drastiquement les erreurs de tirs.
Le Yamato manœuvrant pendant la bataille du Golf de Leyte - Le cuirassé vire sur un rayon de l'ordre de 500 m, ce qui ne devait pas être si évident que cela avec une masse de 72 000 tonnes et une puissance de 150 000 Cv ! |
La proposition de l'Amiral Pierre Barjot (1945) de transformer la coque du Jean-Bart en porte-avions ne fut pas acceptée par les vieux marins encore inféodés aux très gros canons (la Royal Navy avait partagé le même conservatisme en finissant son HMS Vanguard).
Mais nos artilleurs de marine, dignes descendants de François Darlan, tenaient à leurs joujoux et le Richelieu ne leur suffisait pas !
L'amiral Barjot rapporta : "Il fut assez surprenant de voir, en 1945, l'État-Major de la Marine soutenir, par doctrine, la solution du cuirassé intégral.
Ce fait, qui a dominé la discussion du 21 septembre 1945, montre à quel point, en dépit des enseignements de la guerre, le mythe suranné du gros canon continue de dominer notre doctrine navale."
Un cuirassé est d'abord un bateau.
Le 3ème cuirassé Nippon de la classe Yamato, le Shinano, fut terminé en porte-avion et il dut uniquement sa perte à la légèreté imbécile de son capitaine, qui, après avoir refusé que ses destroyers attaquent le sous-marin US Archerfish, tout proche (!), avait quand même maintenues ouvertes toutes les portes permettant d'obturer les cloisons étanches de son navire (!!!)...
Le cuirassé Jean-Bart n'a participé qu'à la malencontreuse affaire de Suez en 1956 (où il a juste tiré 4 obus de 380 mm opérationnellement !!!).
Je regrette amèrement les services infiniment plus grands qu'aurait pu rendre le porte-avions Jean-Bart à l'Histoire de notre Nation : Participation à la Guerre d'Indochine, à la Guerre d'Algérie puis, encore, à la suite de notre histoire jusqu'en 1975 au moins.
Cette décision hyper-conservatrice de nos marins s'accompagna pourtant d'une forte évolution de la coque, parce que l'on attribuait la longue durée de la résistance du Bismarck à sa grande largeur de coque (36 m).
Toujours est-il que nos ingénieurs se crurent obligés d'augmenter la largeur du Jean-Bart (de 33 à 35.5 m !) qui ne put entrer en service qu'en 1955, tout ayant perdu une partie de sa vitesse et de son autonomie.
Il me semble quasi évident que nos deux cuirassés n'auraient eu pratiquement aucune chance contre le Yamato ou le Musashi.
Les Anglo-Saxons nous racontent bien sûr, encore aujourd'hui, que ces deux navires Japonais n'auraient pas tenu face aux coups de l'USS Iowa.
Sérieusement, je n'en crois rien :
Une telle réaction indiquerait plutôt que ses renseignements ne lui permettaient pas de laisser les cuirassés de la Task Force 54 (de l'Amiral Morton Deyo) se faire massacrer.
Avertissement : Avant d'aller plus loin, je rappelle que les batailles navales ne sont pas toujours gagnées par les meilleurs navires mais par une alchimie compliquée qui met en œuvre :
- un amiral de grand talent,
- des équipages très entraînés,
- des navires pertinents
- dans des conditions environnementales les plus favorables possibles.
Micro-panorama des cuirassés de la Seconde Guerre Mondiale
{Sources : Pour les caractéristiques des armes, ce site est ma référence, sinon j'ai effectué des recoupements entre les diverses pages de Wikipédia en plusieurs langues.}
Avertissement : Vous ne verrez pas ici de navires Italiens qui étaient pourtant de très bons navires, mais qui eurent encore moins de chance que les nôtres : Ils se retrouvèrent face au meilleur amiral Britannique, Andrew Cunnigham.
Il est temps de voir les qualités des différents cuirassés de cette période, tout en rappelant que ce type de navire restera toujours marqué par un prix de construction exorbitant (notre Richelieu a coûté 2 500 000 000 (deux milliard et demi) de Francs 1938).
Quand on doit préparer la défense d'un pays à seulement deux ou trois ans de l'entrée en guerre, placer une telle somme dans un Navire-Roi est absolument pertinent lorsque le sort de la guerre se place en mer (cas du Royaume Uni, du Japon ou encore de l'Australie).
Ce n'est certainement pas le cas lorsque l'ennemi partage une longue frontière terrestre avec le notre.
Je n'évoquerai pas ici l'artillerie secondaire (anti-torpilleurs) ni l'artillerie anti-aérienne, car mon sujet est circonscrit aux opérations entre navires de ligne.
Attention : Les fiches ci-dessous donnent les valeurs normalement décisives lors d'un combat.
Je commence toujours par le calibre des canons de l'Artillerie Principale.
Blindage : Lorsque je donne une épaisseur de ceinture susceptible d'être percée directement à une distance donnée, cela signifie qu'une ceinture plus épaisse sera percée à une distance moindre mais que, à une distance plus grande, la capacité de percement sera moindre.
Par contre, la capacité de percer un pont blindé à une distance donnée augmente avec la distance, jusqu'à la portée maximum parce que les obus tombent avec un angle plus proche de la verticale.
J'ai choisi les valeurs les plus favorables sauf pour le Yamato, qui ne s'en portera, d'ailleurs, pas plus mal.
Les cuirassés sensu stricto
- Ceinture 410 mm
- Pont 230 mm
- Tourelle 650 mm
- Vmax 27.5 kts
masse obus APC 1 460 kg
V0 780 m/s
Portée à 50° 42 000 m (temps de vol 98")
pénétration coque 360 mm à 30 000 m on trouve aussi 416 mm
494 mm à 20 000 m on trouve aussi 566 mm
" pont 189 mm à 30 000 m on trouve aussi 230 mm
109 mm à 20 000 m on trouve aussi 167 mm
Les 9 canons sont disposés en 3 tourelles triples qui sont au nombre de 2 à l'avant et une seule à l'arrière.
- Ceinture 307 mm
- Pont 152 mm
- Tourelle 410 mm
- Vmax 33 / 35 kts
masse obus APC 1 225 kg
Portée à 35° 38 720 m (temps de vol 80")
pénétration coque 329 mm à 32 000 m
441 mm à 22 860 m
" pont 215 mm à 32 000 m
131 mm à 22 860 m
- Ceinture 360 mm
- Pont 159 mm
- Tourelle 495 mm
- Vmax 23 kts (25 kts lors de la poursuite du Bismarck)
masse obus APC 929 kg
Portée à 35° 34 290 m (temps de vol 83")
pénétration coque 193 mm à 27 400 m
310 mm à 18 288 m
" pont 165 mm à 32 000 m
99 mm à 18 288 m
Torpilles 24.5" Mark I 622 mm 2 600 kg, 13 700 m à 35 kts (charge 337 kg)
Les tourelles principales sont toutes les 3 sur la plage avant, et, pour des raison de hauteur du centre de gravité, la plus en arrière est au même niveau que la plus en avant, ce qui la rend toujours incapable de tirer droit devant (voir schéma plus loin).
Chaque tourelle porte 3 pièces.
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380 mm Français (Richelieu, Jean-Bart)
- Ceinture 330 mm (on trouve aussi 345 mm)
- Pont 170 mm
- Tourelle 430 mm
- Vmax 32.6 kts
masse obus APC 884 kg (1945)
V0 800 m/s (1945) - 830 m/s (1940)
Portée à 35° 36 500 m (1945)
pénétration coque 280 mm à 35 000 m
331 mm à 27 000 m
393 mm à 22 000 m
" pont 211 mm à 35 000 m
138 mm à 27 000 m
105 mm à 22 000 m
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381 mm Britannique (Resolution)
- Ceinture 330 mm
- Pont 102 mm
- Tourelle 330 mm
- V max 22 kts
masse obus APC 882 kg
V0 804 m/s (super charge)
Portée à 35° 29 720 m
pénétration coque 229 mm à 27 432 m
353 mm à 13 716 m
" pont 145 mm à 27 432 m
50 mm à 13 716 m
356 mm UK (King George V)
- Ceinture 370 mm
- Pont 152 mm
- Tourelle 324 mm
- Vmax 28 kts
masse obus APC 721 kg
V0 757 m/s
Portée à 30° 35 260 m (temps de vol >> 83")
pénétration coque 241 mm à 22 860 m
396 mm à 9 144 m
" pont 127 mm à 29 260 m
102 mm à 22 860 m
La plage arrière portait une tourelle quadruple.
masse obus APC 635 kg
V0 820 m/s
Portée à 20° 25 000 m
pénétration coque 346 mm à 15 000 m
388 mm à 13 000 m
- Ceinture 320 mm
- Pont 120 mm
- Tourelle 360 mm
- Vmax 30.6 kts
masse obus APC 800 kg
V0 820 m/s
Portée à 35° 36 520 m (temps de vol 70")
pénétration coque 304 mm à 27 000 m
393 mm à 22 000 m
" pont 126 mm à 35 000 m
104 mm à 22 000 m
- Ceinture 270 mm
- Pont 40 mm
- Tourelle 300 mm
- Vmax 21.5 kts
masse obus APC 554 kg
V0 794 m/s
Portée à 23° 26 600 m : Pourquoi restions-nous bloqués à 23° d'assiette ?
?
" pont ?
?
La comparaison de ces quelques fiches entre elles n'est qu'indicative parce que les circonstances d'un combat amènent des orientations imprévues de la coque qui peuvent faciliter (ou interdire) la pénétration d'un obus.
Par ailleurs, les qualités réelles des blindages ne me sont pas accessibles.
L'USS Iowa en action (années 80, vu les systèmes lance-missiles)- Notez les ondes de choc des salves en train de progresser vers l'extérieur... |
Le Richelieu, vers 1950. Une bête splendide ! |
Pour la dispersion : Reprise de l'excellent article Wikipédia en Français du 10 mars 2022 :
Tir du 22.06.45
obus: OPfK dispersion de 450 m à 16 000 et 25 000 m (avec les canons les plus rapprochés tirant simultanément).
obus: OPfK dispersion de 270 m à 16 000 et 25 000 m (tir individuel, sans effet de sillage).
La dispersion des tourelles doubles de 381 mm des cuirassés Britanniques - réputés pour leur précision - était d'environ 250 m à ces distances
Tir du 30.05.47
obus: B.O.F dispersion de 1500 m à 12 000 m.
Tir du 6.06.47
obus: B.O.F dispersion de 1775 m à 25 000 m.
obus: B.O.F dispersion de 1460 m à 20 400 m.
obus: O.PfK dispersion de 870 m à 28 000 m.
Tir du 8.05.48
obus: OPfK dispersion de 950 m (moyenne) et 1710 m (maximal) à 25 700 m.
Tir avec dispositif de retard
obus: O.PfK dispersion(moyenne de 300 m (577 m max) à 25 700 m.
On remarque également la très piètre précision des obus d'exercices ("B.O.F") par rapport aux obus perforant anti-blindage ("OPfk").
HMS King George V |
Angles de tirs du Nelson |
- Pont 76 mm
- Tourelle 381 mm
- Vmax 30 kts
masse obus APC 879 kg
V0 750 m/s
Portée à 30° 26 500 m (temps de vol 62")
pénétration coque 305 mm à 20 000 m
356 mm à 15 730 m
" pont 165 mm à 27 432 m
76 mm à 22 000 m
330 mm Français (Strasbourg)
- Ceinture 283 mm (Dunkerque : 225 mm)
- Pont 120 mm
- Tourelle 360 mm
- Vmax 31 kts
masse obus APC 570 kg
V0 870 m/s
Portée à 35° 41 700 m
pénétration coque 292 mm à 27 000 m
342 mm à 23 000 m
" pont 110 mm à 27 500 m
105 mm à 23 000 m
Les deux seules tourelles sont placées sur la plage avant et chacune porte 4 canons.
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305 mm USA (Alaska)
- Ceinture 230 mm
- Pont 102 mm
- Tourelle 330 mm
- Vmax 33 kts
masse obus APC 517 kg
V0 762 m/s
Portée à 35° 35 271 m
pénétration coque 187 mm à 32 004 m
323 mm à 18 288 m
" pont 77 mm à 32 004 m
182 mm à 18 288 m
Deux tourelles sont placées sur la plage avant et chacune porte 3 canons.
Lorsque ce navire est entré en service à l'été 1944, il avait reçu une DCA de 90 canons spécialisés (40 mm et 20 mm).
------------------------------------------------------------------
- Ceinture 102 mm
- Pont 76 mm
- Tourelle 140 mm
- Vmax 28.5 kts
masse obus APC 300 kg
Portée à 40° 36 475 m
------------------------------------------------------------------
- Ceinture 350 mm
- Pont 105 mm
- Tourelle 350 mm
- Vmax 31 kts
masse obus APC 330 kg
V0 890 m/s
Portée à 40° 40 930 m
pénétration coque 205 mm à 27 432 m
335 mm à 15 100 m
" pont 76 mm à 27 432 m
41 mm à 15 100 m
Le "Mighty Hood", symbole de la puissance Britannique, une disposition encore très Grande Guerre. |
De toute manière, nos équipages n'étaient pas dans l'esprit de combattre nos Alliés, ce sur quoi Winston Churchill comptait bien pour faire croire à son peuple que l'Angleterre avait gagné une immense bataille navale !...
Mais cela eut un rôle très négatif pour la France Libre et joua un rôle important pour favoriser le régime de Pétain et de Laval !
On nous raconte que cela renforça puissamment la popularité de Churchill. Si on veut...
Copie par moi de cette photo que Google n'acceptait pas - Mers el-Kébir avant l'attaque du 3 Juillet 1940 - De haut en bas : Dunkerque, Provence, Strasbourg , Bretagne - le site est accessible sur le lien souligné |
Le Strasbourg - Magnifique navire qui démontra sa très puissante capacité guerrière. |
Les Anglo-Saxons soulignent à l'envie que le contre-torpilleur Mogador, de 2 997 tw, tournait moins serré que son cousin le Terrible de 2569 tw.
Copie par moi de cette photo que Google n'acceptait pas - Trajet du Hood pendant la bataille contre le Strasbourg - le site est accessible sur le lien souligné Le Hood a ouvert le feu à 1754 pendant qu'il parcourait un trajet WE. A environ 1801, le navire Anglais tourne pour une raison non inventoriée, mais que je considère comme liée à des tirs Français trop proches. A 1805, il part plein Ouest et les tirs Français continuent. Il est à moins de 10 miles du port attaqué
|
Le Scharnhorst - Un navire rapide et puissant. |
L'USS Alaska en Août 1944 |
Vers de nouveaux navires de ligne ?
Les USA réactivèrent le New Jersey puis l'Iowa en 1983 et 1984 pour une durée de 6 années. Il s'agissait de disposer de canons à longue portée pour couvrir l'avancée de leurs régiments de marines après leur débarquement sur une côte.
Il s'agit d'un emploi tactique qui présuppose que l'ennemi soit incapable de détruire les navires en question, donc uniquement valable en cas de Guerre Asymétrique.
Les récents développement de la guerre du Yemen montrent que la situation a récemment changé.
Ces deux vénérables cuirassés servent actuellement de musées aux USA.
LRLAP - |
DDG 1000 Zumwalt - |
- Au Royaume Uni, les meilleurs cuirassés furent perfectionnés et conservés jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale (classe Queen Elisabeth & classe Revenge).
- La distinction entre cuirassés et croiseurs de bataille devint difficile à tracer parce que les premiers furent conçus pour pouvoir naviguer longtemps à des vitesses proches de 30 kts et parce que les seconds reçurent une protection nettement plus efficace.
- Certains croiseurs de bataille conservèrent une artillerie manquant de mordant pour maintenir à la fois une bonne vitesse et une bonne protection (classe Scharnhorst et classe Alaska).
Un cuirassé moderne aurait une puissance monstrueuse dans le monde actuel.
RépondreSupprimerEn termes de puissance de feu, il est impossible d'imaginer jusqu'où la technologie permettrait d'emmener les canons de gros calibres. Déjà, dans les années 60, les américains avaient conçu un obus de 406 consistant d'un sabot entourant un obus de 280 et atteignant la portée de tir phénoménale de plus de 80 kilomètres ! Imaginez la portée que l'on puisse atteindre en sous-calibrant un obus de 155 ou de 127 ! Et c'est sans évoquer de possibles obus à statoréacteurs pouvant (en théorie) frapper à plusieurs centaines de kilomètres...
En termes de défense aérienne, on peut imaginer des obus APERS et Canister de très gros calibre utilisés contre des formations aériennes grâce aux avancées en systèmes de contrôle de tir.
En termes de protection, seuls les torpilles représenteraient une réelle menace. Et encore : leur puissance n'a pas augmenté depuis la guerre, et il est possible de concevoir des protections sous-marines beaucoup plus robustes grâce aux blindages composites que l'on emploie sur les chars de combat. De plus, les formations navales se déplaçant à grande vitesse sont plus ou moins invulnérables aux sous-marins (même nucléaires), et les avancées en munitions permettraient de s'éloigner des littoraux où les sous-marins conventionnels règnent en maîtres.
Les missiles seraient inefficaces : aucun missile anti-navire moderne n'est conçu pour percer du blindage, et les charges creuses seraient inutiles en raison de la compartimentation des navires. Ils faudrait utiliser des monstres comme le Granit russe, à la fois assez rapides pour échapper à l'interception, assez puissants pour infliger beaucoup de dégâts et ayant une portée suffisante... sauf que la taille de tels missiles limite leur nombre et les rend vulnérables malgré leur vitesse, sans parler du brouillage et des contre-mesures.
Des bombes de pénétration, à la limite. Les attaques en piqué type seconde guerre mondiale seraient suicidaires face aux CIWS modernes, il faudrait donc employer des bombes guidées larguées à haute altitude, mais il reste le problème du guidage : le guidage GPS est inefficace face aux cibles en mouvement, et les guidages laser ou infrarouges peuvent êtres déjoués par de simples écrans de fumée. Un guidage à fibre optique, peut-être ?
Et le plus surprenant est qu'un cuirassé moderne serait relativement peu cher à construire et à opérer. Le coût vient surtout de la complexité, et un cuirassé est un navire extrêmement simple comparé à un PAN ou un SNLE. Toujours trop cher pour la France, bien sûr, mais pas pour la Chine ou les USA.
C'est d'ailleurs pour cela que les cuirassés ne reviendront pas : les complexes militaro-industriels préféreront toujours construire des Zumwalt à 20 milliards de dollars l'unité (et n'ayant aucune valeur militaire, pour justifier un remplacement immédiat) que des solutions simples et abordables.
Il serait pourtant intéressant que la France se dote de navires comparables aux monitors britanniques de la guerre : le manque d'appui feu lors des opérations amphibies est toujours cruellement présent, et vu sa taille mieux vaux ne pas compter sur l'Armée de l'Air pour être toujours là pour soutenir nos troupes...
Merci de votre intéressante contribution.
RépondreSupprimerJe comprend tout à fait votre désir de disposer d'un navire de soutient sur une bande littorale pour sécuriser un débarquement.
Je ne suis pas sûr, pour autant, que les obus sous-calibrés aient la précision souhaitée aux distances que vous citez, parce que le second tir interne introduit de nombreux paramètres difficiles à dominer.
La menace des missiles ne me paraît pas négligeable. Déjà, un ASMP-A à charge conventionnelle arriverait à plus de 890 ms, c'est à dire bien au-dessus des vitesses initiales des obus de 460 à 356 mm. A l'époque de la SGM (ou, si vous préférez, de la WW II) cela aurait permis de percer 800 mm de blindage. Je pense que nos métallurgistes actuels sont tout à fait capables d'inventer des têtes "perçantes", même s'ils ne l'on pas fait pour des obus de gros canons.
Pour les bombes de pénétration lancées en piqué (non vertical), il me semble qu'une technique de leurrage associé avec un accélérateur final devrait permettre de coincer votre Phalanx, qui doit exiger probablement des moments de repos.
Je pense qu'effectivement, vous avez raisons : Les CMIs préféreront toujours vendre des objets hyper-chers.
J’ai lu votre incursion dans le monde des flots avec intérêts comme toujours et je n’ai pas manqué votre flèche du parthe : « La proposition de remplacement par des navires frappeurs n'a, semble-t-il, intéressé personne. Rendez-vous compte : Cela ne coûtait presque rien. »
RépondreSupprimerJe me suis posé la question est ce que cela n’est tout simplement pas parce que c’est une fausse bonne idée…
Donnons déjà une définition de ce navire Frappeur issu des idées de l’ingénieur René Loire. Source : https://www.pressreader.com/france/dsi-hors-serie/20171001/282574493348122
C’est un navire qui allie faible coût, forte résilience et forte puissance de feu.
Faible coût via une construction civile plus proche de la barge ou pétrolier que d’un destroyer Arleigh Burke, d’un équipage minimal (20-30 hommes) et enfin d’une infrastructure de senseur minimale. Pour donner un ordre de grandeur René Loire estimait son Frappeur à ~400 millions d’euro soit le quart d’un destroyer Arleigh Burke (dans les deux cas armement compris).
Forte résilience du fait que ce navire serait un semi-submersible qui de ce fait serait furtif et immune au missile anti-navire sea skimming.
Forte puissance de frappe grâce à des modules (jusqu’à 5) contenant 120 VLS soit un maximum de 600 silos.
Cette définition donnée nous pouvons déjà dire qu’un grand nombre de silo n’est pas quelque chose sur lequel un amiral cracherait.
Nous avons ainsi chez américain la classe de croiseur Ticonderoga à 122 VLS Mk 41, les destroyers Arleigh Burke à 96 silos. On peut aussi citer les 154 VLS des sous-marins SSGN classe Ohio.
Chez les koréen du sud la classe de destroyer Sejong avec 128 silos et en Chine le croiseur type 55 et les destroyers Type 52 D présentent 112 et 64 silos.
En France les frégates FREMM sont dotés de 16+16 silos + 8 lanceurs MM40 block 3.
On le voit l’idée de posséder une forte salve existe déjà le Frappeur ne fait que pousser le concept à près de 600 missiles.
Maintenant ceci posé regardons le concept de Frappeur et posons-nous des questions.
RépondreSupprimer1/ S’agissant du prix il semble possible à condition de ne pas sortir du cadre de l’épure, nous allons donc l’admettre.
2/ Au niveau de la coque, les mers et océans ne sont pas toujours cléments ce type de coque basse sur l’eau seraient-elle capable de résister à une tempête ou même juste à une mer formée ? si oui le navire sera-t-il capable de manœuvrer ? et si oui sera-t-il capable de se battre ?
3/ Le type de coque en modules et bas sur mer ainsi que la propulsion formée de bons diesels économiques ne semble pas indiquer un navire rapide surtout dans une mer formée. On peut se demander s’il peut opérer au sein d’une flotte devant filer 25 nœuds pour rejoindre un objectif ou fuir. Si ce n’est pas le cas à qui va profiter ses 600 missiles ?
4/ Le navire Frappeur est pensé pour éviter les missiles sea skimming du fait de sa coque basse mais cela ne vient que du fait qu’actuellement il n’existe pas de navires militaires semi-submersibles. Bien sûr que s’ils se multipliaient les missiles seraient capable de l’attaquer par le haut ; c’est déjà une option de trajectoire existant dans par exemple, les Exocet pour déjouer les CIWS.
6/ René Loire met en avant la résistance aux missiles sea-skimming soit mais quid des sous-marins ? Ils se multiplient par le monde et l’architecture semi-submersible ne le protège certainement pas de vrais submersibles beaucoup plus vifs surtout les SNA… de toutes manières il ne possède pas de sonar ni de système de combat (avec 20 hommes !??) et cela m’amène au point 7.
7/ Car pour faire baisser le prix et dans un souci de furtivité René Loire parle d’une quasi absence de senseur, pas de mats imposants. Le navire prenant ses informations par un réseau… pourquoi pas, la mise en réseau des effecteurs est de fait un axe d’innovation mais cela limite un tout petit peu l’affaire du prix si effectivement il faut une structure complexe par ailleurs…
8/ Cela met aussi en question le type de mission du Frappeur, car en anti navire ou en anti aérien cette architecture sans senseurs fait penser à un puissant guerrier qui a le tort d’être aveugle et devant s’appuyer sur un comparse. Faut-il un Arleigh Burke et son SPY-1 à coté du Frappeur pour lui dire que frapper ? pour le protéger des sous-marins ? alors ne serait-il utile qu’en combat contre la terre ? Là effectivement on imagine qu’une salve de 600 tomahawks ou de MdCN peut avoir un effet dévastateur…
Mais on voit que c’est une mission hyper spécifique, une ultra-spécialisation, il n’est même pas sûr que cette mission ne puisse être prise en compte par les autres navires frégates, destroyers et même porte-aéronefs. Sans doute que les états-majors préfèrent des navires plus chers (beaucoup) mais qui peuvent prendre en compte beaucoup plus de missions.
Adopter le concept de Frappeur se concevrait s’il éliminait le besoin d’autres types de navire or il ne remplace aucun d’entre eux.
Les destroyers et croiseurs permettent la lutte ASM, AsuW, anti-aérienne et anti-ballistique et… peuvent délivrer efficacement des missiles contre la terre, moins qu’un frappeur mais néanmoins efficacement.
Les sous-marins eux aussi peuvent faire de la frappe contre la terre comme les futur SNA Virginia block V (28 tomahawks).
Enfin les porte-avions avec leur chasseurs-bombardiers et awacs couvrent une immense zone maritime alors que le concept de frappeur présenté par René Loire doit se contenter d’un radar de navigation et des FLIR.
Non vraiment pas évident du tout que le Frappeur soit une si bonne idée…
PS : Bonne année 2020
Bonjour et bonne Année 2020, cher ami.
SupprimerVotre analyse est, comme d'habitude, très fine et particulièrement brillante. Si l'amiral Aube, vers 1875, avait eu la chance d'avoir à ses côtés un conseiller aussi rigoureux que vous, nous serions passés directement du torpilleur au contre-torpilleur et cela eut été très intéressant en 1914.
Cependant, il me semble que chacun de vos sept points pourrait recevoir une réponse améliorant la "survivabilité" du Frappeur sans, pour autant, que la note totale atteigne le prix d'un destroyer US.
Par exemple, des micro drones aériens pourraient, peut être, constituer un réseau de capteurs bon marché apte à alerter ce navire, à en créer de fausses images, etc.
Un seul Frappeur pouvant tirer 600 missiles, cela signifie qu'il peut anéantir une flotte ou la totalité des défenses d'un pays de petite taille (on est pas loin des 800 Tomahawks lancés sur l'Irak en 2003).
Donc, je pense que les réflexions doivent continuer...
Amicalement
Salutations et bonne année.
RépondreSupprimerJe me joins à votre analyse sur "la mode" et ses "effets puissants".
Actuellement, la Flotte de surface française se cache tout entière derrière son pouce: le Charles de Gaulle. C'est un gros pouce,certes, mais pour autant que nos navires porte-hélicoptères d'assaut classe Dixmude soient épatants, ce ne sont "que" des porte hélicoptères dépourvus de tout moyens d'autodéfense.
Quand aux magnifiques Frégates Multimissions, elles sont loin de posséder l'armement qu'un navire de leur rang mérite. DE même, si le choix de missiles nationaux est une source de fierté, ces derniers accuse leur âge (les Exocets) ou leur manque de maturité (les Scalps EG Navalisés). Dans le même ordre d'idées, les économies de bout de chandelle nous font réutiliser les missiles MICA en fin de vie comme défense anti-aérienne courte portée quand les METEORS ont tout de même une génération plus efficace.
MAis foin de grommelage: les financiers ont toujours eu le dernier mot.
.
Contrairement aux porte-avions, les croiseurs et cuirassés ont toujours eu une ligne d'une beauté remarquable et je m'amuse de voir que dans bien des cas, les angles des coques furtive peut s'allier avec les formes destinées à mieux encaisser les coups.
Mais pour l'armement, le missile à encore de beaux jours devant lui, surtout avec la génération à venir des missiles de classe hypersonique, ce qui réduit le canon au rang d'arme d'autodéfense en attendant que les armes laser tiennent leur promesses.
Chose étonnante, les accumulateurs permettant de déployer leurs effets seront de même classe que ceux des armes de type "canon électromagnétiques".
Et ces derniers sont testés par la Chine quand les Américains se désolent de l'usure prématurée des tubes utilisés pour les tests...
Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2020
"Un cuirassé moderne aurait une puissance monstrueuse dans le monde actuel."
RépondreSupprimerCertes mais à quel prix ? Vous mentionnez, à raison, que les porte-avions et les SNLE (ou même les SNA) sont des engins exorbitants tant à l'acquisition aue coût total de possession. Mais, d'une part, il n'est pas dit qu'un cuirassé soit si peu cher que ça : si on veut, comme vous le mentionnez, un navire capable d'encaisser les coups adverses, il faut un navire de la classe Iowa qui était notoirement plus cher que la classe Essex contemporaine (100 M USD vs 68-78 M USD, source Wikipédia). Il est à parier qu'un équivalent moderne aurait grossièrement le même coût que ses illustres prédécesseurs.
Car il faut considérer, d'autre part, que son système d'armes serait d'une complexité similaire à celui d'un groupe aéronaval, donc du même ordre de grandeur de coût.
L'efficacité, ensuite. Oui, les obus sous-calibrés sont une solution mais un obus avec système de guidage terminal et, plus encore, avec propulsion autonome n'a aucune raison d'être moins cher qu'un missile équivalent pour exactement le même résultat opérationnel. De plus, il nécessite un canon spécifique qui ne peur être présent que sur un cuirassé alors qu'un missile peut être tiré par de très nombreux vecteurs allant jusqu'aux vedettes ou aux camions.
L'absence de vecteur aérien n'est pas forcément rédhibitoire quand la tendance actuelle est aux drones à très long rayon d'action et très grande autonomie. La task force cuirassée pourrait être couverte par ceux-ci mais sans la souplesse d'un GAN.
Quand à la survavibilité, elle serait assurée actuellement mais, le temps qu'un tel monstre soit mis en chantier puis en service, il y a fort à parier que des missiles adaptés soient mis en service eux-aussi.
Alors le Frappeur est-il LA solution ou au moins UNE solution ?
RépondreSupprimerPour répondre à quelques remarques et objections de Montaudran :
1) le coût de possession est bien détaillé dans l'article cité et, même s'il semble un peu optimiste sur les missiles, me semble-t-il, l'ordre de grandeur est en effet impressionnant. Il doit tout de même faire intervenir le coût global du système d'armes incluant le réseau de senseurs qui sont portés par des vecteurs extérieurs (cf. remarque 7) ).
2) La tenue à la mer doit être considérée ballastée et non ballastée. Si les conditions de mer ne permettent pas une navigation Frappeur complètement ballasté, il suffit de reprendre un peu de franc-bord pour retrouver la marge de sécurité. Oui, la furtivité s'en ressent et la survavibilité aux missiles sauteurs de vagues aussi mais tout est affaire de compromis. De toutes manières, un super-tanker à pleine charge n'en est pas si éloigné.
3) La vitesse d'un navire n'est plus vraiment de mise à l'heure actuelle. Un navire britannique a bien évité, pendant la Guerre des Malouines, que la frappe d'un Exocet le détruise en lançant à fond ses turbines (le missile a frappé le hangar hélicoptère au lieu des superstructures) mais c'est un cas limite qui n'a aucune chance face à une attaque de saturation.
4) et 6) La résistance du Frappeur est double : sa structure double coque (voir la référence aux pétroliers frappés par des missiles) qui minimise les impacts des coups au but et son système de défense rapproché : un Frappeur peut emporter des centaines de missiles dont des engins de protection rapprochés qui vont pouvoir répondre à une attaque même saturante.
8) Le point important est le réseau de senseurs, le Frappeur est destiné à être inséré dans un groupe naval, tout comme un cuirassé ou un porte-avions (même un sous-marin doit se voir désigner ses cibles). C'est donc l'efficacité de l'ensemble et son rapport coût efficacité qui doit être étudié.
Les marines puissantes modernes se basent actuellement sur le couple avion-missile pour mener à bien leurs missions. L'obus seul ou le missile seul peuvent-ils répondent aux besoins ?
L'avantage que je vois au Frappeur est, contrairement à ce que dit Montaudran, la multiplicité des missions possibles car cet navire est capable d'embarquer toute une panoplie d'engins aptes à assurer ces missions :
- frappes à terre ;
- frappes anti-navire ;
- chasse anti-sous-marin ;
- défense anti-aérienne ou anti-missile éloignée ou rapprochée ;
- veille lointaine avec des drones "jetables"...
Il leur faudra de toutes manières des navires d'accompagnement mais un GNF (groupe naval frappeur) comportant un ou deux frappeur, une ou deux FREMM et un SNA aurait une puissance monstrueuse face à n'importe quel adversaire et participerait sans problème à une démonstration de force comparable à l'envoi d'un GAN pour un coût bien inférieur.
La principale objection que je vois à ce concept est le concentration de puissance dans un seul navire qui en devient donc une cible privilégié : sa destruction entraîne l’annihilation de 500 missiles de tous types (mais on a le même problème avec le porte-avions ou le cuirassé). Ceci ne peut être compensé que par la multiplication des Frappeurs, ce qui peut être fait à bien moindre coût que pour les deux autres plates-formes. D'autre part, le Frappeur (comme le cuirassé mais pour d'autres raisons) à une survavibilité plus importante qu'un PA. Mais René Loire parle, avec raison à mon sens, du caractère "jetable" du Frappeur lui-même... S'il est attaqué, il peut alors tirer toute sa charge contre ses objectifs désigné, ce qui en fait un engin de dissuasion redoutable.
Je partage tout à fait votre point de vue. Bonne soirée !
RépondreSupprimerExcusez moi d’etre anonyme, j’y remedierai ! Je suis surtout nouveau (malgré mes 75 ans) sur ce blog, et beotien pour vous. Merci (un tres grand) pour toutes ces infos. J’ai notamment decouvert la photo extra où le Strasbourg encadre le Hood. On m’en avait parlé mais le voir vius rend quelque part fier de notre Royale, meme si les pages de Gloire ne s’ecrivent pas à coups de tirs ratés ! Quel est svp le livre le mieux sur cette evasion assez glorieuse du Strasbourg ? Merci. Jean
RépondreSupprimerBonjour Jean,
RépondreSupprimerComme je croule sous les livres aéronautique, je n'ai que relativement peu d'ouvrages sur les navires. En particulier, rien sur nos derniers cuirassés. Je vous rappelle ce site pour la bataille de Mers El Kébir : https://www.dynamic-mess.com/un-peu-d-histoire/navires-francais-operation-catapult-03-juillet-1940/. C'est, à mon avis, le plus complet, mais la fuite du cuirassé n'y est pas détaille.
Cette bataille a été livrée sans réflexion pas nos amiraux, trop bêtes pour savoir négocier !
Si nous avions voulu réfléchir, on se serait souvenu que nos Laté 298 de torpillage pouvaient s'envoler d'Arzew avec une hélice à pas fixe. Leur seule présence, avec des torpilles à postes, aurait probablement suffi à faire reculer la flotte Britannique plus loin. Le porte avion Britannique ne devait pas porter beaucoup de chasseurs, au mieux des Gladiator.
Mais chacun des protagonistes a manqué de réflexion