L'USAF vient de laisser filtrer, dans Defense News, quelques bribes d'informations sur un nouveau chasseur hypersonique construit, sait-on jamais, par Boeing.
L'avion, appartenant aux concepts de Next Generation Air Dominance (NGAD), devrait être construit dans les 5 ans à venir, voire plus rapidement encore...
On nous dit (ce 21 / 03 /2025) qu'il vole depuis 5 ans, qu'il est quasi invisible et qu'il est très manœuvrant
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Publicité pour le NGAD - L'entrée d'air pour les réacteurs paraît bizarre, mais les artistes ont tous les droits. |
La nouvelle vision de cet engin est peut être plus réaliste (?) .
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Le Boeing F 47 |
Qu'y voit-on ?
- Aucune surface aérodynamique verticale (bien visible par un radar observant l'avion par le côté), ce qui suggèrerait des commandes par émission de gaz.
- Une configuration canard-Delta (?).
Je dois m'en tenir là.
Les clients étrangers sont prévenus : Ils n'auront que des sous-versions de l'engin.
Sauf que nos cerveaux sont un peu "pollués" par les 20 années qui furent nécessaires pour rendre "opérationnel" le F 35, soi-disant merveilleux, qui allait tout révolutionner, mais dont rien ne démontre qu'il peut tenir son rang en dehors des guerres asymétriques.
L'analyste Richard Aboulafia a émis l'intéressante confession que voici : "With the F-35, we had too much [emphasis on] systems and not enough [on the] air vehicle. " que je traduis ainsi "Nous avons conçu le F 35 en insistant exagérément sur les systèmes associés et pas assez sur le vecteur aérien".L'idée actuelle serait de choisir sur étagère les meilleures technologies existantes pour fabriquer une petite série de chasseurs très performants puis recommencer à l'identique sur un concept différent.
Un des articles consacrés au NGAD publie la photo Chinoise suivante :
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Dong Feng 17 pendant la Fête Nationale Chinoise : La structure du fuselage correspond à un missile rapide manœuvrant. |
Si la cohérence existe entre les publications de ces différentes images, cela suggérerait que le F 47 devrait pouvoir détruire les DF 17 !
Au minimum, cela impose de disposer d'un système de détection du-dit DF 17, apte à en prédire la trajectoire. Comme, en mode hypersonique dans un semblant d'atmosphère, un avion est inclus dans un nuage de plasma, il ne peut communiquer (à ma connaissance) avec personne. On peut cependant imaginer des nuages de drones servant "d'œil" au chasseur.
Mais il faudra AUSSI de disposer d'un missile capable d'atteindre une vitesse très significativement plus importante que celle de la cible et d'une charge capable de détruire le DF 17, ce qui n'a rien d'élémentaire.
Cela peut tout aussi bien être du bluff.
Toujours est-il qu'un pays (la Russie) a reçu un objet furtif très hypersonique (Mach 18), que personne n'avait détecté. Sacré leçon !
Postscriptum (01 / 01 / 2021) : Entre 1959 et 1962, la France flirta sérieusement avec l'hypersonique au moyen d'un engin cible Nord CT 41 aux formes extrêmement pures qui vola de 1959 à 1962.
62 engins furent construits dont quelques uns- pour les USA (Bell PQM-56A)
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Nord CT 41 : Une sacrée ligne que j'adore ! |
Long de 9.78 m et disposant d'une voilure de 3.66 m d'envergure, il avait une masse au décollage variant entre 2 500 kg et 3 000 kg.
Il volait entre Mach 2.7 et Mach 3.1 (au maximum pendant 14 minutes), il pouvait monter à 20 000 m d'altitude et il était récupérable.
Il semble qu'aucun missile de DCA de l'époque n'ait eu la capacité de l'intercepter, ce qui expliquerait aisément son abandon. Il avait aussi une manœuvrabilité excellente (10 g)
Cependant, cet avion volait déjà bien au-dessus des limites des autres.
Une amélioration de ses statoréacteurs lui aurait, sans aucun doute, permis de toucher l'hypersonique des Mach 5 à 6.
Du pilotage des engins hypersoniques
Les engins hypersoniques ne paraissent pas vraiment à l'aise dans l'atmosphère normale.
Il leur reste l'immensité du "pré-vide spatial" pour manœuvrer à la vitesse qu'ils peuvent atteindre.
Du coup, les gouvernes aérodynamiques n'ont plus qu'une utilité extrêmement limitée.
Il faut alors :
- Disposer d'un ensemble d'éjecteurs de gaz pour modifier d'abord l'attitude de l'appareil (sans que cela change obligatoirement sa trajectoire).
- Les éjecteurs doivent être couplés avec leurs "antagonistes" pour bloquer les mouvements, une fois la bonne attitude obtenue.
- Employer les vrais propulseurs pour modifier ladite trajectoire pendant un temps très précis.
Combattre en collaboration avec des avions robots
Cette notion n'est plus tout à fait nouvelle, mais elle pose nombre de questions.
A - Tout un chacun comprend qu'un chasseur puisse être précédé par des éclaireurs volants dont le travail permettra la sécurisation de l'incursion en cours au-dessus d'une zone de guerre.
Rien n'oblige à ce que ces robots-là soient grands ni qu'ils soient rapides : Ils peuvent venir en avance par rapport à leur donneur d'ordres.
Mais leurs renseignements doivent parvenir au chasseur avant son entrée dans la zone-clef.
B - Une portion des robots accompagnateurs peut traiter les menaces ainsi découvertes en les détruisant. Mais, dans ce cas, l'adversaire est averti du passage de notre chasseur.
C - D'autres robots peuvent aussi être des gardes du corps zélés qui iront se sacrifier en se précipitant sur les missiles air-air adverses. Mais cela ne peut pas se faire indéfiniment.
J'en conclurais que ces nouvelles "merveilles" vont coûter beaucoup d'argent et qu'elles consommeront beaucoup d'énergie.