Gendarme du Monde en 1956 : Pas si simple, déjà
Il est ennuyeux, au moins dans mon pays, la France de 2013, d'avoir un âge avancé et de garder intacte sa mémoire.
Pourquoi ? Parce que j'ai l'impression de me retrouver en Automne 1956 (j'avais onze ans), lorsque le Président du Conseil Guy Mollet - qui, peu après son investiture, avait déjà donné à la Guerre d'Algérie son caractère inhumain pour les 2 camps - avait pris la décision aussi stupide que désastreuse de détruire le dictateur Égyptien Gamal Abdel Nasser.
Il est vrai que celui-ci soutenait le FLN Algérien (qui avait déclenché sa guerre d'indépendance depuis 2 ans) et, en plus, il avait nationalisé le Canal de Suez.
Un double affront !
Nous sommes allés à ce combat avec la Grande Bretagne (soi-disant puissance nucléaire) dirigée alors par Antony Eden, véritable grand ami de la France, et Israël, qui, bien à tort, paraissait alors être un nain militaire.
Au début d'un processus militaire dont tous les détails étaient connus des décideurs du monde entier depuis des mois (!), candidement, nous avons pourtant débarqué à Port Saïd, et, de là, obtenu une forte avancée militaire sur le terrain.
Le simple fait d'impliquer Israël avait donné tous les détail de l'opération aux USA et à l'URSS.
Lorsque l'Egypte, également laminée dans le Sinaï par l'Armée Israélienne, fut vraiment sur le point de s'effondrer, l'URSS de Khrouchtchev menaça la France et la Grande Bretagne d'une frappe nucléaire (avec des fusées dont l'Occident commençait à comprendre qu'elles fonctionnaient très bien 3 années pleines avant que les USA soient capables d'en faire autant).
Rien que cela !
Rien que cela !
Les USA du Président Eisenhower, superpuissance de fait à l'époque, refusèrent de nous soutenir.
Bien pire, ils nous enjoignirent très sèchement de rembarquer aussi vite que possible.
Bien pire, ils nous enjoignirent très sèchement de rembarquer aussi vite que possible.
Nous exécutâmes donc une retraite particulièrement humiliante, ce qui n'améliora pas notre crédibilité vis à vis des autres pays, en particulier de nos colonies.
Cela signa la fin de l'indépendance militaire de notre Allié Britannique qui "courageusement", vint se réfugier sous le parapluie US.
Quant à la IVème République Française, ce fut, heureusement, le début de sa fin.
Punir la Syrie
Dans notre présent (Août 2013), il est dit depuis quelque temps que Mr Assad a gazé une partie de sa population.
Mais d'autres sources, indépendantes de Mr. Assad, disent que ce sont certaines factions rebelles (proche des Saoudiens) qui ont fait cela.
Les gaz de combat, arme des lâches s'il en est, sont très courants dans la région - ils y sont, semble-t-il, relativement faciles à acheter, tout comme nombre de matériels de guerre hyper chers.
Les deux hypothèses sont donc également plausibles.
Mais, de part l'expérience accumulée par mon père et mon grand-père maternel pendant la Grande Guerre et indéfiniment ressassée devant moi, j'ai quelques doute sur le fait qu'un chef de guerre, si insensible qu'il soit, envoie des gaz de combat hyper-toxiques (organo-phosphorés) à quelques kilomètres de ses propres centres militaires de commandement.
Les deux hypothèses sont donc également plausibles.
Mais, de part l'expérience accumulée par mon père et mon grand-père maternel pendant la Grande Guerre et indéfiniment ressassée devant moi, j'ai quelques doute sur le fait qu'un chef de guerre, si insensible qu'il soit, envoie des gaz de combat hyper-toxiques (organo-phosphorés) à quelques kilomètres de ses propres centres militaires de commandement.
Pourquoi ? Parce que les gaz ne répondent jamais aux ordres. Ils vont là où les turbulences atmosphériques les emmènent. Surtout dans une ville.
Un de mes lecteurs a exprimé l'idée que les dictateurs s'en moquent, puisque la vie des autres ne compte pas à leurs yeux.
Je me permets juste de répondre qu'un dictateur est rarement suicidaire : S'il empoisonne ceux de ses militaires qui défendent son régime, il va très exactement scier la branche sur laquelle il est assis.
Au Moyen Orient, les dictateurs sont aussi fréquents que les systèmes lançant des gaz mortels.
Leurs comportements ne sont pas plus humains que ceux de Mr Assad, comme l'a démontré le souverain du Bahrein, il y a quelques années en massacrant sa population dans notre indifférence totale.
Nous l'avons su, mais nous n'avons rien fait, au prétexte qu'il exterminait des Chiites (65% de la population native...) et que ces gens devaient donc être gouvernés par les autorités Iraniennes.
Il y a, dans ce tableau, toutes les traces d'une histoire régionale très tourmentée, mais vous le saviez déjà, je le pense.
Action, réaction
Mr Obama semble aujourd'hui vouloir taper sur les doigts de Mr Assad comme Ronald Reagan avait frappé Kadhafi en Avril 1986, après un attentat dans une discothèque de Berlin.
Si l'hypothèse US est véridique - et elle est tout à fait plausible - quel sera le sens d'une "punition" ?
Historiquement, cela signifierait que les USA seraient toujours le Gendarme du Monde.
Mais la dernière action US réalisée dans ce sens fut la Guerre d'Irak en 2003, fiasco politique gigantesque, avec, à la clef pour les bonnes âmes, des centaines de milliers de morts Irakiens et environ 5 000 morts Alliés.
Mr Obama a beaucoup profité de ce désastre politique pour être élu.
L'allégation de l'existence d'armes de destruction massive en Irak n'étaient que de grossières manipulations de la CIA pour tromper la fameuse Communauté Internationale.
Ces fausses nouvelles n'avaient pas résistées à l'avancée des troupes Anglo-Saxonnes qui, à leur grande honte, découvrirent que l'Irak de Saddam Hussein n'avait rien en terme d'armes nucléaires, exactement comme le Président Jacques Chirac l'avait dit haut et fort.
Il se trouve que notre président actuel, chef des armées de par la constitution de 1958, et sans doute inspiré par son succès Malien, a dit à qui voulait l'entendre qu'il allait punir Mr. Assad.
Nos médias, comme d'autres, balayent les nombreuses hypothèses de frappes possibles.
Cela m'a rappelé le bombardement de Damas en 1925 par le Général Sarrail, pour imposer notre mandat colonial sur ce territoire que nous voulions reprendre aux Turcs.
Justement, ces temps-ci, les Turcs (devenus islamistes) sont très en pointe contre Mr Assad.
J'ai vraiment du mal à y voir autre chose que leur volonté de reconstituer la Grande Turquie Ottomane.
Le gouvernement Français a publié un Livre Blanc sur nos Forces Armées.
On y traite des moyens de nos armées.
Parmi ces moyens, il y a d'abord les hommes, mais il y a aussi les matériels, la logistique, le renseignement, etc.
Nous avons, peu à peu, abandonné successivement :
Nous avons encore la chance ahurissante de disposer d'un des tout meilleurs avionneurs du monde, Dassault.
Voilà une entreprise qui nous apporte ce qui m'apparaît comme le meilleur avion de combat du moment dans le monde occidental, le Rafale qui, lui, n'a rien d'un avion de papier : Il vole et combat régulièrement (beaucoup, même).
Pourtant, ce gouvernement pense qu'il faut se contenter de seulement 225 de ces engins.
C'est trop faible, même si c'est dix fois ce que l'Armée Suisse imaginait acheter. Mais la Suisse voulait juste assurer la sécurité de son ciel.
Rien à voir avec les déploiements aux quatre coins du monde que nous réalisons.
Ces 225 Rafale issus du Livre Blanc donnent peut-être une impression de sérieux aux politiciens.
J'imagine - avec beaucoup d'optimisme - qu'ils vont me dire que c'est 20% plus que les 187 chasseurs F 22 Raptor acquis par les USA.
Oui, sauf que les USA disposent au total de 14 500 avions de combat (leurs 7500 drones n'y étant pas inclus).
Cela leur permet encore de frapper n'importe où quand ils veulent.
Nous, nous ne disposerons que de bien moins de 300 avions de combat.
Alors, pour se lancer dans une punition de Mr Assad, après avoir fait la guerre en Afghanistan et au Mali (deux zones où nous restons encore avec beaucoup d'hommes), alors que nos soldats sont encore déployés un peu partout, Toi Président, cela exigera de disposer de réserves substantielles d'hommes et de matériels.
Bien sûr, la maîtrise du terrain se fait par l'Infanterie et les blindés, mais les éléments qui permettent la surprise sont essentiellement aériens.
Je n'aurais jamais de sympathie pour aucun dictateur, quel qu'il soit et de quelque pays qu'il soit.
Mais il y a pas mal de risques à jouer les gendarmes du monde.
Et, en conséquence, si tu veux jouer ce rôle, Toi Président, il te faut déjà commencer par augmenter le budget militaire de la France et le nombre de Rafale.
Simplement, parce que, pour jouer le Gendarme du Monde, il faut en avoir les moyens, et pas seulement pour 6 mois, mais pour au minimum 20 ans.
Si l'hypothèse US est véridique - et elle est tout à fait plausible - quel sera le sens d'une "punition" ?
Historiquement, cela signifierait que les USA seraient toujours le Gendarme du Monde.
Mais la dernière action US réalisée dans ce sens fut la Guerre d'Irak en 2003, fiasco politique gigantesque, avec, à la clef pour les bonnes âmes, des centaines de milliers de morts Irakiens et environ 5 000 morts Alliés.
Mr Obama a beaucoup profité de ce désastre politique pour être élu.
L'allégation de l'existence d'armes de destruction massive en Irak n'étaient que de grossières manipulations de la CIA pour tromper la fameuse Communauté Internationale.
Ces fausses nouvelles n'avaient pas résistées à l'avancée des troupes Anglo-Saxonnes qui, à leur grande honte, découvrirent que l'Irak de Saddam Hussein n'avait rien en terme d'armes nucléaires, exactement comme le Président Jacques Chirac l'avait dit haut et fort.
Il se trouve que notre président actuel, chef des armées de par la constitution de 1958, et sans doute inspiré par son succès Malien, a dit à qui voulait l'entendre qu'il allait punir Mr. Assad.
Nos médias, comme d'autres, balayent les nombreuses hypothèses de frappes possibles.
Cela m'a rappelé le bombardement de Damas en 1925 par le Général Sarrail, pour imposer notre mandat colonial sur ce territoire que nous voulions reprendre aux Turcs.
Justement, ces temps-ci, les Turcs (devenus islamistes) sont très en pointe contre Mr Assad.
J'ai vraiment du mal à y voir autre chose que leur volonté de reconstituer la Grande Turquie Ottomane.
Et les moyens de ta politique, Toi Président ?
Le gouvernement Français a publié un Livre Blanc sur nos Forces Armées.
On y traite des moyens de nos armées.
Parmi ces moyens, il y a d'abord les hommes, mais il y a aussi les matériels, la logistique, le renseignement, etc.
Nous avons, peu à peu, abandonné successivement :
- La construction de fusils d'assaut à d'autres ;
- La réalisation d'avions d'entraînement initial (je pense à feu l'Oméga, d'Aérospatiale).
Nous avons encore la chance ahurissante de disposer d'un des tout meilleurs avionneurs du monde, Dassault.
Voilà une entreprise qui nous apporte ce qui m'apparaît comme le meilleur avion de combat du moment dans le monde occidental, le Rafale qui, lui, n'a rien d'un avion de papier : Il vole et combat régulièrement (beaucoup, même).
Pourtant, ce gouvernement pense qu'il faut se contenter de seulement 225 de ces engins.
C'est trop faible, même si c'est dix fois ce que l'Armée Suisse imaginait acheter. Mais la Suisse voulait juste assurer la sécurité de son ciel.
Rien à voir avec les déploiements aux quatre coins du monde que nous réalisons.
Ces 225 Rafale issus du Livre Blanc donnent peut-être une impression de sérieux aux politiciens.
J'imagine - avec beaucoup d'optimisme - qu'ils vont me dire que c'est 20% plus que les 187 chasseurs F 22 Raptor acquis par les USA.
Oui, sauf que les USA disposent au total de 14 500 avions de combat (leurs 7500 drones n'y étant pas inclus).
Cela leur permet encore de frapper n'importe où quand ils veulent.
Nous, nous ne disposerons que de bien moins de 300 avions de combat.
Alors, pour se lancer dans une punition de Mr Assad, après avoir fait la guerre en Afghanistan et au Mali (deux zones où nous restons encore avec beaucoup d'hommes), alors que nos soldats sont encore déployés un peu partout, Toi Président, cela exigera de disposer de réserves substantielles d'hommes et de matériels.
Bien sûr, la maîtrise du terrain se fait par l'Infanterie et les blindés, mais les éléments qui permettent la surprise sont essentiellement aériens.
Je n'aurais jamais de sympathie pour aucun dictateur, quel qu'il soit et de quelque pays qu'il soit.
Mais il y a pas mal de risques à jouer les gendarmes du monde.
- Le premier risque est de ne pas réussir : Voir l'exemple Anglo-Saxon en Irak de 2003, où le résultat obtenu est une dictature religieuse et une guerre civile inextinguible... Minables calculs de MM Bush, Blair, Rumsfeld et Cheney !
- Le second est de trop bien réussir, ce qui gonflerait sans appel l'ego - déjà imposant - des dirigeants, ce qui les conduirait à faire haïr leur propre pays.
- Un troisième risque consisterait à installer un nouveau dictateur qui profiterait de la disparition des supports du pouvoir précédent pour s'installer et opprimer tous ceux qui ne sont pas ses amis.
- Un autre encore serait de devoir faire la preuve de notre partialité en n'intervenant que contre les dictateurs qui ne nous sont pas favorables.
Et, en conséquence, si tu veux jouer ce rôle, Toi Président, il te faut déjà commencer par augmenter le budget militaire de la France et le nombre de Rafale.
Simplement, parce que, pour jouer le Gendarme du Monde, il faut en avoir les moyens, et pas seulement pour 6 mois, mais pour au minimum 20 ans.
Quid du Califat Islamique ?
Depuis que j'ai écrit cet article (31 Août 2013), les choses ont évoluées dans le mauvais sens, quand bien même nous n'avons pas bombardé Mr Assad.
Nos politiques, totalement ignorants de la complexité de tout ce qui a fait partie de l'Empire Ottoman, ont armés des groupes dont la volonté hégémonique a eu raison de l'unité de la Syrie.
Un Califat s'est installé en appliquant assez strictement les méthodes du roi Tamerlan (ou Timour 1336-1405), celui-là même qui faisait ériger des pyramides de têtes pour terroriser ceux qui s'opposaient à lui et qui inventa la Burqa...
Le jeu, très byzantin, de Mr Erdogan n'arrange en rien les affaires des peuples de la région dont les diverses minorités sont maintenant soumises à une véritable épuration ethnique.