guerre et politique
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La guerre a toujours été un élément de la politique de tous les pays du monde.
Donc, la politique imprègne totalement la guerre.
Si, du point de vue philosophique, le mot politique est vraiment noble, il se dégrade le plus souvent dans les faits quotidiens au point de se confondre avec le mot propagande (et, malheureusement aussi, avec le mot magouille).
Cette dérive intervient parce que le mot politique est employé par des politiciens, c'est à dire des gens qui, quelque soit leur discours, ne visent le pouvoir que pour bénéficier du confort qu'il apporte à leurs ego.
La IIème Guerre Mondiale est caractérisée par une extraordinaire inflation de cette propagande.
Dans ce domaine, la France apparaît - à n'importe quel observateur de l'époque - d'une faiblesse infantile, non qu'elle n'en ait pas essayé d'en faire, mais parce que sa propagande n'avait aucune chance de toucher la bonne cible.
Je la croyais entre les mains d'Alexis Leger, à la fois poète et homme de réseaux politiciens, disciple d'Aristide Briand, qui n'avait pas vraiment compris la nature du pouvoir nazi.
Mais un de mes lecteurs m'a dit qu'elle était assurée par Jean Giraudoux, homme de lettre passionnément Germanophile...
En réalité, la seule propagande décisive était alors, uniquement possible par la réussite militaire.
Nos politiciens assimilaient alors le nazisme au fascisme, comme c'est toujours , pratiqué encore de nos jours.
Pourtant, L'Italie ne s'est alliée à l'Allemagne qu'à cause de l'aveuglement de certains de nos propres hommes politiques.
Ces deux idéologies ne sont absolument pas superposables, l'Italie de Mussolini n'ayant pas créé, à ma connaissance, de camp d'extermination, sauf, peut-être, après l'arrestation puis le remise au pouvoir du Duce par le SS Skorzeny. Mais ce furent alors des Allemands qui œuvraient, puisque l'armée Allemande avait envahi l'Italie.
Pour faire une propagande efficace, il faut connaître à fond la propagande ennemie, voir les objectifs qu'elle vise et déterminer comment notre propagande peut agir.
Pour faire une propagande efficace, il faut connaître à fond la propagande ennemie, voir les objectifs qu'elle vise et déterminer comment notre propagande peut agir.
Alors seulement, il est possible de définir les arguments et la manière d'écrire les arguments comme les actions connexes qui rendront la propagande ennemie caduque.
Le IIIème Reich, lui, était particulièrement fort dans ce domaine et cohérent avec ses buts qui étaient la germanisation et l'aryanisation totales de l'Europe depuis les Pyrénées jusqu'au Cap Nord à l'Ouest et au moins jusqu'à l'Oural à l'Est.
Détruire la France, but de guerre n°1 d'Hitler
La destruction de la France était obligatoire dans la stratégie Allemande.
Notre Nation :
- Avait démontré entre 1914 et 1918 qu'elle était une puissance militaire efficace, donc dangereuse.
- depuis le XVIIIème siècle, elle avait développé un certain nombre de concepts qui risquaient d'anéantir toute politique fondée sur l'inégalité entre les peuples, et qui étaient donc fondamentalement anti-racistes (bien qu'ils contredisent tout autant sa propre politique coloniale) ;
- Notre peuple a un réel amour de la démocratie (même si la IIIème République est une démocratie médiocre puisque les femmes n'y ont pas le droit de vote et que les politiciens s'intéressent trop à satisfaire leurs seuls appétits de pouvoir).
Il lui fallait la destruction morale de la France.
Pour cela, il lui fallait trouver le moyen de nier tout ce qui fait notre pays, à commencer par son unité : Il allait reprendre l'Alsace et la Lorraine et exacerber tous les mouvements qui menaçaient notre unité.
Mais il fallait aussi que le peuple Français soit humilié dans sa fierté culturelle, bien sûr, mais surtout guerrière.
Il avait avec lui deux orfèvres de la guerre de mouvement : Guderian - théoricien et praticien des chars - et Rommel - le spécialiste des opérations risquées -
(Vous avez dit : et von Manstein, alors ?
OK, mais si celui-là détectait bien les points faibles, les deux autres étaient, en outre, des as sur le terrain).
Ainsi, Hitler va surprendre notre Etat-Major, alors le plus âgé du monde, que nos politiques avaient soigneusement "purgé" des militaires les plus aptes à révolutionner les méthodes, pour éviter d'être taxés de bellicistes par leurs "bons amis" Anglo-Saxons.
Les troupes Germaniques bousculèrent des forces Française mal commandées qui essayaient sans succès de comprendre d'où venaient les coups.
De ce fait, les moins bien entraînées parmi nos soldats connurent quelques moments de panique, voire de débandade.
Hitler et son complice Goebbels vont en jouer brillamment en baladant des journalistes américains, donc "neutres", si facile à berner (ou, plutôt, si complaisants), là où les troupes Allemandes étaient passées et où peu de traces de combat étaient restées visibles.
Ainsi va naître cette légende - partagée depuis par certains hyper-faucons américains de l'ère de Georges W. Bush et Donald Rumsfeld - selon laquelle "les Français ne se sont pas battus" (lire in William Shirer, mon journal à Berlin, 1943).
On montrera aussi au cinéma d'interminables colonnes de prisonniers Français.
Ainsi, Hitler va surprendre notre Etat-Major, alors le plus âgé du monde, que nos politiques avaient soigneusement "purgé" des militaires les plus aptes à révolutionner les méthodes, pour éviter d'être taxés de bellicistes par leurs "bons amis" Anglo-Saxons.
Les troupes Germaniques bousculèrent des forces Française mal commandées qui essayaient sans succès de comprendre d'où venaient les coups.
De ce fait, les moins bien entraînées parmi nos soldats connurent quelques moments de panique, voire de débandade.
Hitler et son complice Goebbels vont en jouer brillamment en baladant des journalistes américains, donc "neutres", si facile à berner (ou, plutôt, si complaisants), là où les troupes Allemandes étaient passées et où peu de traces de combat étaient restées visibles.
Ainsi va naître cette légende - partagée depuis par certains hyper-faucons américains de l'ère de Georges W. Bush et Donald Rumsfeld - selon laquelle "les Français ne se sont pas battus" (lire in William Shirer, mon journal à Berlin, 1943).
On montrera aussi au cinéma d'interminables colonnes de prisonniers Français.
Nous savons, plus de 80 après, que les Français se sont battus, qu'à Stonne, les soldats d'élite de la division Gross Deutschland ont énormément souffert, qu'à Hannut et à Gembloux, les divisions de Panzers ont dû reculer devant nos hommes de IIème et IIIème DLM et qu'à Abbeville, la 4ème DCR du Colonel de Gaulle a provoqué une véritable débandade Allemande, etc...
La preuve du courage Français : Le succès de l'évacuation de Dunkerque rendu possible par l'abnégation de nos soldats (11 000 tués et 34 000 prisonniers qui ont induit 20000 pertes chez l'ennemi) et aussi nos 60 000 à 90 000 morts en 40 jours suivant les sources !
Curieusement, il n'y avait pas de journalistes "neutres" pour relater ces faits.
Evidemment, je suis loin de l'aviation !
1 500 Messerschmitt 109 E perdus par simples accidents en 2 ans ? Mort de rire !
Justement, j'y reviens.
Dans son livre Famous Fighters of the Second World War, must des années 60 dans ce domaine, William Green a écrit (dernier paragraphe de la p. 11 de l'édition en Français, MacDonald, 1960) que la tendance à embarquer (c.a.d. dévier brutalement du trajet de décollage ou d'atterrissage prévu) du Messerschmitt Bf 109 E avait provoqué 1500 destructions d'avions de Septembre 1939 à Septembre 1941.
Alors comptons un peu.
Les pertes officielles pour faits de guerre en Bf 109 sont de :
- 67 avions en Pologne,
- 205 en France,
- 610 pendant la bataille d'Angleterre, ce qui donne un total partiel de 882 appareils pour la première année de guerre.
Les pertes dans les Balkans et en Norvège, cumulées, sont :
- 100 chasseurs,
- 400 avions.
Soit un total de pertes dues à l'ennemi de 1 400 Messerschmitt 109.
Cela signifierait que la Luftwaffe aurait éprouvé moins de pertes à cause de ses ennemis que du fait de ses propres pilotes. C'est évidemment faux.
Je n'y crois absolument pas parce que tout pilote est particulièrement brillant - donc sûr - quand il vole beaucoup et c'était justement le cas des pilotes de chasse Allemands pendant la totalité de la période considérée.
Seuls les pilotes qui manquent d'entraînement sont vraiment dangereux.
Je n'y crois absolument pas parce que tout pilote est particulièrement brillant - donc sûr - quand il vole beaucoup et c'était justement le cas des pilotes de chasse Allemands pendant la totalité de la période considérée.
Seuls les pilotes qui manquent d'entraînement sont vraiment dangereux.
Par contre, beaucoup de pertes dues au combat ont pu être camouflées de cette façon, en particulier celles infligées par les Polonais, les Français et les Russes.
Parce que du point de vue des dirigeants nazis, leurs adversaires ne pouvaient pas être égaux ou - pire - meilleurs que leurs héros.
Parce que du point de vue des dirigeants nazis, leurs adversaires ne pouvaient pas être égaux ou - pire - meilleurs que leurs héros.
A vrai dire le Bf109 avait un problème légèrement gênant bien expliqué dans cette vidéo:
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=NnXpPNqtgXA
Un témoignage:
RépondreSupprimerHeinz KNOKE "La grande chasse" , J'ai lu bleu N°A81.1968, traduction Max Roth.
Pages 24 et 25: 8 morts en escadrille-école, transformation sur BF109.
"[...] dérape sur l'aile gauche [...], par la suite, je devais assister des centaines de fois à ces abattées foudroyantes. [...] débris, cadavre..."
J'en profite pour saluer l'ensemble de votre travail qui répond à beaucoup de mes questions sur notre malédiction, période 1919-1939.
Ce genre d'accidents n'était pas exceptionnel, hélas. Le célèbre Clostermann rapporte des accidents au décollage ou à l’atterrissage particulièrement meurtriers et trop peu anecdotiques.
RépondreSupprimerOn pourrait imaginer alors un score équivalent pour le Spitfire avec son étroite voie. Pourtant il n'en est rien alors que les pilotes de ces avions avaient en moyenne moins d'heures de vol que ceux des Me109. Guillaume
La bonne méthode fut expliquée par Eric Hartmann à l'un de ses héritiers spirituels : Ne pas mettre les gaz à fond au début du décollage. Ce conseil fut également donné par Doret dans "trait d'union avec le ciel" à propos du D 550 de record.
SupprimerQu'il y ait des accidents était inévitable (les aviateurs sont jeunes donc impatients), mais qu'ils soient plus nombreux que le nombre d'avions abattus par l'ennemi n'est pas crédible.
Bonjour,
RépondreSupprimerIl y a une petite erreur dans votre article, par ailleurs fort intéressant. Alexis Léger ne s'occupe pas de propagande mais de diplomatie. Vous confondez avec un autre "artiste" Jean Giraudoux, qui lui reçu en charge la propagande (commissaire de l'information pour être précis) et qui fut beaucoup moqué par le camps d'en face.
Merci Mr Bonin de rectifier mon erreur. Du coup, cela m'explique mieux les erreurs de cette propagande, car, pour qu'un message passe dans la population que nous combattons, il faut connaître parfaitement son "âme" pour pouvoir lui faire mal. Or, il était depuis longtemps un ardent Germanophile...
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