lundi 17 septembre 2012

La Grande Guerre vue par un poilu inhabituel (révisé 06 / 07 / 2024 ***)



Une guerre réduite maintenant à sa barbarie, mais qui détermine encore notre présent 



Le premier conflit mondial, avec son cortège de massacres et d'horreurs, annonçait et préparait la Seconde Guerre Mondiale.

Il dura moins longtemps mais il tua autant, sinon plus.


Il est de bon ton de définir ce conflit comme débutant en Août 1914 et se terminant en Novembre 1918. 


Mais il ne serait vraiment pas indécent d'y ajouter 5 années de plus : un conflit préliminaire qui est la première guerre Balkanique (Grèce, Bulgarie et Serbie contre l'Empire Ottoman, commencé en Octobre 1912).

Puis il y a des conflits postérieurs à l'Armistice de 1918, avec une seconde guerre Balkanique, le conflit Soviéto-Polonais et celui des grandes puissances victorieuses alliées à différentes armées Russes Blanches contre l'armée des Soviets, le tout se terminant fin 1921.



La guerre, un souvenir de famille


Cette Grande Guerre, mon père et mes deux grands-pères l'ont faite. 

Lorsque j'étais au Lycée Jean-Baptiste Say, vers 1960, mon premier professeur de Physique-Chimie, lui aussi, l'avait faite. Il y avait été gazé et continuait, 40 années plus tard, à cracher ses poumons.

Les récits de première main des combats étaient fréquents et ne divergeaient en rien sur les horreurs vécues.

J'ai retrouvé un ensemble de partie de lettres de mon grand-père maternel à ma grand-mère (expurgées par leur auteur évidemment) et je pense que son témoignage complète bien ce que l'on connaît de ce conflit.

Ce témoignage me sert aussi à comprendre certaines des plus stupides pratiques aéronautiques du conflit suivant.

Mais, surtout, l'histoire vécue par mon grand père maternel me paraît exceptionnelle à plus d'un titre.

Déjà, réussir à passer les quatre années de cette guerre sans être même blessé est assez rare, en particulier lorsque l'on était téléphoniste dans l'artillerie de 75 mm.

En effet, ce canon exceptionnel - vraie plaie pour l'infanterie Allemande - avait une portée plutôt réduite (~ 8000 m à 45°).

En conséquence, les tirs de contre-batterie ennemis se concentraient sur lui dès qu'une attaque était préparée. Et le téléphoniste devait réparer les lignes téléphoniques sans jamais être à l'abri.


Mon grand-père, né en Juillet 1880, était un artiste-peintre suffisamment à l'aise pour s'être marié relativement peu de temps avant le déclenchement du conflit.

Il avait fait un an de service militaire à Nancy dans la division de Fer.

Il a donc commencé cette guerre à l'âge de 34 ans. 

Pendant les deux premières années de sa vie de guerre, il a servi de bouche-trou dans sa batterie de 75.

A ce moment-là, comme tous les appelés et les réservistes, il n'était pas imaginable de l'imaginer comme un atout pour ce système inventé pour broyer même les guerriers d'exception.
Très mince, c'était indiscutablement un homme très observateur, aux déplacements très rapides et à l'oreille très fine qui se révéla très résistant à la vie de soldat.

{Mon père a écrit à sa mère mais il enrageait de voir ce qu'il voyait comme horreurs au quotidien. Il a donc écrit sans prendre de recul, ce qui était tout à fait normal pour un homme engagé à 18 ans en 1916. 
Il avait fait l'école d'artillerie de Fontainebleau et, de là, lui et ses camarades entendaient parfaitement les explosions sur le front de Verdun ! }



Basculement


La Providence a voulu qu'un jour, il soit amené, au contraire de ce que laissait son statut de son statut, à observer l'ennemi depuis l'observatoire de sa batterie.

Un peintre issu de l'école du grand Jean-Paul Laurens - immense dessinateur s'il en fut - était, par définition, parfaitement préparé à observer, car le dessin est la plus grande école d'observation qui soit (là, en moi, c'est le scientifique qui parle).

Mais, surtout, la vie militaire de mon grand père a basculé ce jour-là. 

Il a démontré de telles qualités qu'il est devenu rapidement analyste des photos aériennes et qu'il a joué un rôle décisif dans la suite du conflit sur le front Italien.


Je me suis rendu compte de la difficulté qu'il y avait à transporter - discrètement mais efficacement - une escadrille à cette époque, comme, également, à s'acclimater à un pays proche et amical mais néanmoins étranger.


Il m'est enfin apparu que cette Grande Guerre, pour nous Français,
 n'est pas uniquement grande par les sacrifices de nos ancêtres, mais aussi par l'extraordinaire capacité d'invention de tous les citoyens de notre pays.


|----- la Guerre d'un artiste-peintre entre 1916 et 1918 : Cela commence dans la 
|            téléphonie d'artillerie puis cela passe dans l'Aviation d'observation.
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|------------ Aider l'Italie blessée par une bataille mal dirigée : Parmi les renforts, 
|                  la MF 22 de mon grand-Père. Le transfert d'une escadrille.
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|------------ L'escadrille 22 est en Italie, mais il lui faut prendre ses marques et 
|                  s'acclimater( de Novembre 1917 à Février 1918).
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|------------ La Guerre redevient forte et André travaille très bien.
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|------------ Derniers actes guerriers, la confrontation au réel, la Victoire !
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|----- Mauvaises pratiques 
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|---------- L'uniforme qui tue (lire la seconde moitié de ce post)
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|-------- 
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|----- L'Aviation Française dans la Grande Guerre
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|--------  former un pilote de chasse 
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|--------  Le Bébé Nieuport : Il sauva bien des vies de soldats et créa la Chasse
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